la Nouvelle-Hollande désignent le Lumachelle p a r le nom de Goad-Gang; les
Anglais l’appellent Ground-Pigeon, ce qui signifie (Pigeon de te rre .)
Nous allons décrire le mâle et la femelle, ainsi que le jeune âge de cette
espèce, d’après trois individus que j’ai rapportés de Londres; nous n’avons
figuré que le mâle dans nos planches coloriées , pour ne pas multiplier
inutilement le nombre des gravures; la description mettra le naturaliste à
même de reconnoître facilement les deux autres. , , ,
Le mâle adulte a quinze pouces et demi, depuis la pointe du bec à l’extrémité
de la queue; le front est d’un blanc pur, et se nuance successivement
par de légères teintes en rose clair; cette couleur devient plus violacée en
approchant de l’occiput, et forme, en passant sur les yeux, une espece de
fera cheval. Les orifices des oreilles sont recouvertes par de petites plumes
blanches. La couleur dominante sur les parties supérieures est d’un cendré-
brun; chaque plume est bordée de jaune terreux. Les grandes couvertures
des ailes ont vers leur extrémité une tache d’un éclat radieux. Les reflets
chatoyants du rubis et de l’opale brillent à l’envi sur ces plumes, qui par leur
réunion, lorsque l’aile est dans l’état du repos, forment deux bandes transversales
sur cette partie; ces plumes sont terminées d’un beau blanc couleur
de perle. Les petites et les moyennes couvertures ont encore de ces mêmes
taches brillantes, plus ou moins irrégulièrement distribuées ; elles sont
terminées de gris-jaunâtre. Sur les pennes secondaires des ailes il y a de
grands miroirs d’un vert-pourpré. La queue est composée de dix-huit pennes
cendrées ( i) , avec une bande noire vers leur extrémité; les deux plumes du
milieu sont de la couleur du c o r p s :1e dessous de la queue est aussi gris-cendré,
mais toutes les pennes sont traverséés par une barre brune. Les parties inférieures
du corps sont grises, avec des teintes vineuses sur la poitrine. Le
dedans des ailes est roux de rouille; le bec est noirâtre, mais sa base est
rougeâtre ; les pieds sont rouges.
La femelle n’a point de blanc sur le front, toute la tête est d’un gris-cendré;
cette couleur règne sur les autres parties de l'oiseau, mais les teintes sont en
général plus claires que chez le mâle; les bords de toutes les plumes sont d’un
blanc jaunâtre; les taches brillantes sur les ailes sont beaucoup plus petites et
moins vives; leur chatoyant n’imite pas celui qui brille dans les rubis, mais
les reflets sont plutôt d’un vert métallique. Les miroirs sur les plumes
secondaires sont aussi moins grands et plus t e r n e s . _______________
( i ) Lallmni et üonnini compte»! seulement seite plumes A la tptene du L u,„»cl,elle. C e . »tueurs se trompent«»
ne lu i donnant que c e n om b re ; tous les individu» observés par nous »voient dnr-ltuit penne».
Les jeunes Lumachelles ont la livrée d’un cendré-noirâtre, et toutes les
plumes sont bordées de couleur de terre d’ombre. Le front et la gorge sont
blanchâtres, et les miroirs sont de couleur sombre, avec des légers reflets
verdâtres.
Les individus qui ont servi à cette description sont dans ma collection ; deux
mâles dans le plus parfait état de conservation sont au Muséum de Paris;
plusieurs se voyent à Londres.