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encore de môme dans la gravure qui représente son Vellow-faced Pigeon, que
Brown donne comme la femelle du Pompadow-Pigeon. Cette derniere a en
effet la queue courte, et semblable à notre Aromatique, dont nous supposons
quelle pourrait bien être la femelle, cependant nous ne saurions l’affirmer,
n'ayant jamais vu en nature un individu tel que Brown le décrit, tandis que
nous avons examiné un grand nombre de ceux à dos et couvertures des ailes
couleur brun purpurin : il nous paraît donc préférable de faire simplement
mention du Vellow-faced Pigeon de Brown, comme d’une variété du Colorn-
bar Aromatique.
Une autre variété dont nous venons déjà de faire mention est le 1 look-
billed Pigeon de Latham ( i) , et le Pigeon à bec recourbé de Sonnini (a),
celui-ci ne diffère de notre Aromatique que par une bande noire qui traverse
les pennes latérales de la queue vers leur extrémité; à cette légère différence
on doit encore ajouter celle dans la couleur du bec, très difficile au reste
à déterminer quand on doit faire les descriptions d’après des oiseaux
empaillés, la couleur des becs et des pieds changeant dans ces oiseaux
lorsqu'ils sont secs.
Le renflement sensible du bec dans les Pigeons Golombars est formé par
la substance cornée qui termine les deux mandibules, elle consiste dans une
épaisse couche ou enveloppe qui engage l’extrémité du bec ; cette couche
cornée est si peu adhérente au noyau ou à la partie, osseuse du -bec, que
lorsque ces oiseaux sont secs, le plus léger effort suffit pour emporter cette
espèce de fourreau.
L’on nous fera à juste titre la remarque que le Pigeon décrit par Latham
n’a que sept pouces et demi, et que notre Golombar Aromatique en a neuf
et demi} il nous paroit que l’auteur anglais se donne bien plus de licence
en citant un individu de cette même espece qui fait partie du cabinet de
Sir J. Banks, et qui mesure environ dix pouces.
Il nous paroît aussi que la variété du Pigeon à bec recourbé, dont Latham
et Sonnini font mention, doit être assimilée au Pigeon à face jaune de
Brown, et que ces diverses descriptions ont rapport à la femelle du Colombar
Aromatique que nous ne connnoissons pas encore d une manière précise.
, Il est encore nécessaire d’observer que le Purple-shouldered Pigeon de
( i ) Gen. Sj'n. v. 4 , p . 63a , t. 5g .
(a) Edil. de B a ff.t v . ' ] , p. 337.
AU GOLOMBAR AROMATIQUE. 55
Latham (1), donné par cet auteur comme très analogue au Pompadour-
Pigeon de Brown ( qui est une variété de notre Aromatique ) , na aucun
rapport avec cet oiseau ; le Purple-shouldered Pigeon est de l’espèce de notre
Golombar Commandeur, et la description de l’auteur anglais doit être rapportée
à cette dernière espèce.
La différence de taille que nous remarquons dans les divers individus de
la même espèce est singulière; il paroît qu’on doit attribuer cette différence
à la nature de la peau, et nous sommes persuadés qu’elle dépend uniquement
du plus ou moins de soins que prennent ceux qui préparent les dépouilles de
ces Pigeons Colombars. La peau de ces oiseaux est extraordinairement mince
et si cassante que, étant sèche, elle ne peut être maniée sans se déchirer en
plusieurs pièces; elle se refuse absolument à toute extension, et il est impossible
de rendre la forme naturelle à l’oiseau, lorsque la peau n’a pas été
soigneusement rembourrée avec du coton ou de la filasse immédiatement
après que les chairs en ont été retirées ; un individu ainsi préparé se
distingue au premier coup-d’oeil par la distance naturelle qu’ont entre elles
toutes les plumes du corps, tandis qu’un individu qui n’aura pas subi préalablement
une semblable préparation, aura la peau retirée, et on remarque
que toutes les plumes sont compactes les unes sur les autres; il en est
généralement ainsi de toutes les dépouillés qui n’ont pas été rembourrées,
mais la peau plus épaisse des autres espèces d’oiseaux souffre plus ou
moins qu’on l’étende après avoir été ramollie; ce qui est impraticable pour
la peau des Golombars : nous croyons devoir attribuer à cette seule cause
la différence individuelle dans la taille que nous avons observée, dans les
différentes espèces de Pigeons qui composent cette famille.
Il en est de même pour ce qui regarde la préparation des dépouilles des
oiseaux de Paradis : quelles erreurs le rétrécissement de la peau ( sans parler
des autres mutilations que les sauvages font subir à ces oiseaux ) n’a-t-il
pas fait commettre aux naturalistes (2)? Ils ont établi d’après ces dépouilles
racornies des caractères génériques, que ces savants auroient été les premiers
à rejeter, s’ils avoient vu un seul individu de ces oiseaux dans son état
parfait; il n’est pas déplacé de donner ici les différences dans les dimensions
(1) Columba Phoenicoptera. Lat. Ind. Orn., v . a , p. 597, sp. i5 ; — et Gen. sjrn. st/pp., v. 1 , p. aoi.
(a) Nou s exceptons de ceux-c i M . le Va illant, qui a donné les meilleures notions sur ces oiseaux, et qui les a
décrits d’une manière à ne laisser rien à désirer. V o y e z son Introduction à l’H istoire naturelle des oiseaux
de Paradis.