C O L OM B E R AMR O N , m m ..
P l. V .
Colomba Arquatrix. Mihi.
Le Ramron. L e V a i l l a n t , Hist. natur. des Ois. d’udfrique.
J L e V a i l l a n t a découvert, dans ses voyages en Afrique, vers le tropiquedu
Capricorne, une nouvelle espèce de Colombes qui habite en grandes troupes
les immenses forêts de la partie méridionale de ce continent; c’est dans le
charmant pays d’Anteniquoi que Le Vaillant vit, pour la première fois, cette
belle espèce, et eut occasion d’étudier ses moeurs, qui, se rapprochent à beaucoup
d’égards de ceux de nos Colombes ramiers, ils diffèrent néanmoins par
des caractères trop tranchés pour se permettre de confondre ces deux espèces,
lors même que la distribution des couleurs répandues sur cette Colombe ne
suflîroit pas pour déterminer sa dissemblance spécifique.
La dénomination de Ramron indique déjà en partie une habitude bien
singulière de cet oiseau; il paroit en effet s’amuser d’une ¡façon toute particulière
de se jouer dans l’air. Jamais son vol n’est régulier et soutenu comme
dans la plupart des Pigeons : en partant de dessus un arbre, le Ramron
commence par décrire une parabole; il continue, tant que dure sa course,
à former par intervalles des arcs-boutants, et c’est en faisant ce manège que
l’air retentit au loin du son mélodieux de sa voix.
Le Ramron a un ennemi terrible dans l’Aigle blanchard, dont nous devons
aussi la découverte au voyageur cité (i); c’est dans les ébats amoureux du
Ramron, lorsque cette Colombe voltige, en décrivant des cercles au-dessus
de l’arbre où sa femelle est perchée, que le Blanchard part de l’endroit où
il étoit en embuscade; si le Ramron n’a pas le temps de se précipiter dans
l’épaisseur du bois avant que son adroit adversaire ne se soit placé entre la
sommité des arbres et lui, il tombe infailliblement dans les serres de cet
Aigle, qui, joignant la ruse à la vélocité de sa course, ne manque pas de
s’emparer de sa proie.
Le Ramron, mesuré depuis le bout du bec à l’extrémité de la queue, a
( i ) L e Va illant, Histoire naturelle des Oiseaux d’A friq u e, vol. i , à l’ardcle du Blanchard.