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palmier appelé par les Javans pouTiio-kebau; ils sont très friands du fruit que
produit cet arbre; après le temps des pontes, et lorsque les jeunes Colombes
marines sont en état de suivre leurs parents, tous quittent l’île de Java, et
émigrent vers d’autres parages. En combinant ce fait rapporté par M. Lais-
chenault, avec ce que Sonnerat dit de son Pigeon blanc mangeur de
muscades, il est à présumer que la Colombe marine vient habiter la Nouvelle-
Guinée à certaines époques régulières de l’année; d’après Sonnerat, qui a
très bien désigné l’espèce, il paroît donc qu’elle y vit des mêmes aliments
qui servent de nourriture au Muscadivore, et qu’elle dissémine les muscades
avec ses excréments, sans que ces noix souffrent la moindre altération en
passant par les organes de la digestion.
Nous avons donné un exposé de cette manière, qui contribue a propager
en abondance le muscadier, à l’article de la Colombe Muscadivore. Il est
encore d’autres espèces de Pigeons qui ont cette habitude toute particulière
de contribuer à multiplier en abondance certains arbres fruitiers; le capitaine
Forrest parle d’un Pigeon de Ceylan qui plante le Cinnamon (1). Les Voyages
de Parkinson (2) nous apprennent qu’il y a des Pigeons qui servent à propager,
par un instinct à peu près semblable , le loranthus stelis de
Linnæus, que les insulaires d’Othaeite désignent par le nom de tootaoopa.
La Colombe marine, mesurée depuis le bout du bec à l’extrémité de la
queue, porte treize pouces; tout le plumage de cet oiseau est d’un blanc très
pur, si on en excepte cependant les grandes pennes alaires, qui sont entièrement
noires, les moyennes pennes de ces dernières blanches à leur origine,
mais noires sur les trois quarts de leur longueur, enfin les extrémités des
plumes caudales qui sont de cette dernière couleur; sur celles-ci le noir se
dessine en forme de demi-lune. Les pieds et le bec sont d’un gris livide; cette
teinte colore aussi la peau nue, formant un cercle étroit autour des yeux;
ceux-ci sont d’un jaune clair.
La Colombe marine ne fréquente pas exclusivement les parages de la
Nouvelle-Guinée; elle se trouve encore répandue dans toutes les îles situées
entre ce pays et l’île de Java, puisqu’on a rapporté de ces oiseaux des Mo-
luques, et qu’il est probable qu’ils nichent aussi dans les îles voisines de celle
de Java.
(x) Voyez F o r r e s l, V o y a g e , p. 345.
(a) Voyez Parkinson, Voy ag e Soutk-Seas , p. 58.