Le Colombi-Galline à cravate noire a la base du bec supérieur entièrement
couverte de plumes; les narines sont placées dans un étroit espace charnu.
Cette espèce n’a pas de renflement sensible vers le bout de la mandibule
supérieure; l’inférieure ne forme point, comme dans les autres familles, un
angle plus ou moins ouvert : cette mandibule est, au contraire, droite comme
dans quelques espèces de Cailles à trois doigts (a); j’ai même trouvé parmi ces
dernières un individu qui a le bec tellement ressemblant à celui de notre
Colombi-Galline, qu’on pourroit l’adopter indifféremment de l’un de ces
oiseaux à l’autre, sans que ce changement parût.
La taille du Colombi-Galline à cravate noire égale celle d’une Perdrix
grise; la longueur totale de l’oiseau est de dix pouces quatre lignes; le bec a
onze lignes; la queue est de moyenne longueur et tant soit peu arrondie; le
tarse a un pouce quatre lignes; le haut de la tête et la gorge sont bleus; sur le
devant du cou est une espèce de cravate noire qui se prolonge jusque sur la
poitrine, où elle est entourée d’un cercle blanc, formé par les plumes extérieures
de cette cravate, qui toutes sont terminées de la couleur indiquée;
une bande d’un blanc pur prend son origine au dessous de la mandibule
inférieure du bec, passe sous les yeux et aboutit derrière la tète, où une
espace noire de la forme d’un fer à cheval ceint l’occiput; toutes les parties
supérieures sont d’un bistre vineux, mais la poitrine est plus vivement colorée
de cette teinte; la base du bec est rougeâtre, les yeux sont d’un brun-roux;
les Tarses ont des écailles rougeâtres très petites et de forme exagone; on
aperçoit la peau nue dans les intervalles qu’elles laissent entre elles; les ongles
sont gris.
Cette espèce habite à la Jamaïque; elle se trouve encore à Cuba, dans
presque toutes les autres îles méridionales, et dans les autres contrées les plus
chaudes de l’Amérique;onarapporté depuis peu plusieurs individus vivants de
cette espèce; leurs dépouilles, au reste, ne sont pas rares dans les collections (b).
(a) Nous formerons u n g enre de ces prétendues C a ille s , sous le nom de T u rn ix jc e s oiseaux, dont u n grand
nombre d ’espèces sont déjà connues, diffèrent trop par leurs moeurs des véritables P e rd r ix , p ou r ne pas les
distinguer génériquemenL
(b) A la Malmaison on v o it encore quatre de ces individus v iv ants , q u i viennent du voyage d u capitaine
Baudin j un de ces oiseaux nous a servi de modèle.