
 
        
         
		DES  COLOMBES.  *5 
 le Biset.  Le nom de Ramiret (petit Ramier)  auroit convenu à cette Colombe,  
 mais la dénomination de Ramiret ayant  été donnée,  quoique  mal à propos,  
 à  une  Colombe  étrangère à l’Europe,  nous  n’avons  pu  en faire  usage  pour  
 celle-ci.  Le Colombin  émigre aux approches de l’hiver. 
 De  tous les  auteurs qui  ont décrit cette espèce,  il n’y a que Brisson  dont  
 l’exposé  fidèle  rend  parfaitement  bien  l’oiseau.  Ce  naturaliste  a  décrit  le  
 Colombin  avec cette  vérité et  cette  exactitude qu’on  trouve répandues dans  
 tout son livreî  on peut même,  en  consultant l’ouvrage de Brisson, se passer  
 de gravures,  tant ses descriptions sont calquées d’après la nature.  Les oiseaux  
 enluminés de Frisch nous présentent la seule bonne gravure qui a été donnée  
 du Colombin;  en  général,  la plupart des planches de  cet ouvrage,  quoique  
 grossièrement  exécutées,  sont  cependant  vraies;  sur-tout celles qui  ont été  
 faites  d’après la nature. 
 Un  naturaliste  qui  veut  éviter  toute méprise  et  double  emploi  doit  se  
 borner à  citer de  pareils auteurs dans sa  synonymie.  Je soutiendrai toujours  
 qu’on fait plus de tort à l’étude de la nature en citant des descriptions tronquées  
 et des indications vagues, qu’en les vouant à un oubli éternel :  on en voit une  
 preuve dans la  citation de la planche d’Albin (1), qui, à en croire les synonymies, 
   doit  représenter  notre  Colombin.  Comment  ces  grands  génies,  en  
 compilant dans les  étroites  limites de  leur bibliothèque,  n’ont-ils pas vu que  
 cette planche d’Albin  ne ressemble en  aucune manière à notre Colombe,  et  
 que l’auteur, sous un nom différent, a figuré un Ramier qui n’avoit pas encore  
 atteint l’état d’adulte? 
 Le Colombin  est  un  peu  plus  fort  de  taille  que  le Biset;  sa  longueur,  
 depuis  le bout du  bec  jusqu’à  celui  de la  queue,  est de  quatorze pouces;  
 son  vol est de deux pieds deux pouces;  le bec a  onze lignes;  les  ailes  pliées  
 atteignent,  à un pouce près,  l’extrémité des pennes caudales; la tête est d’un  
 cendré, bleuâtre,  la  partie  supérieure  et  les  côtés du  cou  sont d’un  beau  
 vert,  changeant en  violet et en  couleur de  cuivre de rosette,  selon qu’ils se  
 trouvent exposés aux rayons de  la lumière;  la partie supérieure du dos et les  
 couvertures des ailes sont d’un  cendré obscur;  la  partie  inférieure du  dos,  
 le croupion  et les couvertures du dessus de  la queue,  d’un  cendré  clair;  la  
 partie  inférieure du cou,  depuis la tête jusque vers le milieu de sa longueur,  
 est cendrée ; le reste du cou, ainsi que la poitrine, est de couleur de lie de vin;  
 le ventre, les flancs,  l’abdomen et les couvertures du dessous de  la queue sont 
 (i)  Albin,   v.  a ,   pl.  ¿\G.