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 plusieurs de  Batavia. On  doit  les mettre  à  l’abri  du  froid,  sur-tout dans  les  
 premiers  temps  de  leur  séjour. Ces  charmants  oiseaux  s’apprivoisent facilement  
 } leur roucoulement  est aussi  harmonieux  que  touchant. Le mâle  et la  
 femelle se prodiguent mille caresses, et tous leurs mouvements sont gracieux :  
 il n’est cependant point d’exemple qu’ils aient produit dans nos climats. Deux  
 individus de  cette  espèce ont vécu long-temps dans  la  volière de mon  père. 
 La  longueur  totale  de  la  Colombe  à  large  queue  est  de  huit  pouces ;  la  
 queue seule  a  quatre pouces ;  les ailes, peu allongées,  dépassent de fort  peu  
 l’origine  des  pennes  caudales.  Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que  cette  
 espèce  a la queue large, composée  de quatorze  pennes ; les dix qui  occupent  
 le  centre  sont d’égale longueur ; mais les deux  latérales de chaque  côté sont  
 beaucoup  plus  courtes. L’extérieure aboutit  à  la moitié de  la  longueur  des  
 pennes intermédiaires;  ce  qui  fait que,  vue  en profil, la queue paroit fortement  
 étagée.  Nous  terminons  par  cette  espèce  la  première  section dans  la  
 famille des Pigeons Colombes’,  elle se lie, par la  forme de  sa  queue à pennes  
 latérales,  étagées,  aux Colombes  de  la  seconde  section,  qui  ont  toutes  les  
 pennes  d’inégale  longueur,  et dont  la  queue  présente  la  forme d’un  fer  de  
 lance. 
 C’est  pour  n’avoir  pas  bien  saisi  cette  conformité,  que  Latham  décrit  
 l’espèce sous le nom de Malacca  Turtle et  de Barred  Turtle,  et  que, dans sa  
 section  des Pigeons  à queue  très  étagée,  il  en  fait  encore  un  article  séparé,  
 sous  la dénomination  de  Bantamese  Turtle. Il nous paroît que ce  naturaliste  
 auroit  dû  s’apercevoir  de  cette  méprise,  ses  différentes  descriptions  se  
 rapportant  évidemment  à  notre Colombe  à  large queue. 
 Cette  espèce  a  le  front  et  la  gorge  d’un  gris  bleuâtre  clair ;  l’occiput  est  
 brun ;  les plumes de la  nuque  des  côtés du  cou,  des parties  latérales de  la  
 poitrine  et des  flancs,  sont  rayées  alternativement de blanchâtre  et de brun  
 noirâtre. Celles de  la nuque  ont  une  teinte plus  roussâtre :  tout  le  dos,  les  
 couvertures des  ailes  et  le  croupion  sont  d’un  gris  terreux ; les  plumes  de  
 ces  parties  sont  terminées  par  une  étroite  bande  noire ;  les  grandes  et  les  
 moyennes pennes des ailes sont d’un  brun noirâtre en dessus.  L’aile est roussâtre  
 ;  le  centre  de  la  poitrine  a  une  légère  teinte  vineuse.  Cette  couleur  
 devient plus  claire  en  approchant du  ventre,  qui,  de môme que l’abdomen  
 et les  couvertures  inférieures  de  la  queue,  est  d’un  blanc  pur;  les pennes  
 de  la  queue  sont  d’un  noir brun  :  les  deux  intermédiaires  sont d’un  brun  
 terreux. Les  trois  latérales,  noires depuis  leur origine jusqu’aux trois  quarts  
 de  leur longueur,  sont blanches  sur  le  reste.  La quatrième penne de chaque 
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