
DES COLOMBES. io 5
plusieurs de Batavia. On doit les mettre à l’abri du froid, sur-tout dans les
premiers temps de leur séjour. Ces charmants oiseaux s’apprivoisent facilement
} leur roucoulement est aussi harmonieux que touchant. Le mâle et la
femelle se prodiguent mille caresses, et tous leurs mouvements sont gracieux :
il n’est cependant point d’exemple qu’ils aient produit dans nos climats. Deux
individus de cette espèce ont vécu long-temps dans la volière de mon père.
La longueur totale de la Colombe à large queue est de huit pouces ; la
queue seule a quatre pouces ; les ailes, peu allongées, dépassent de fort peu
l’origine des pennes caudales. Nous avons déjà fait remarquer que cette
espèce a la queue large, composée de quatorze pennes ; les dix qui occupent
le centre sont d’égale longueur ; mais les deux latérales de chaque côté sont
beaucoup plus courtes. L’extérieure aboutit à la moitié de la longueur des
pennes intermédiaires; ce qui fait que, vue en profil, la queue paroit fortement
étagée. Nous terminons par cette espèce la première section dans la
famille des Pigeons Colombes’, elle se lie, par la forme de sa queue à pennes
latérales, étagées, aux Colombes de la seconde section, qui ont toutes les
pennes d’inégale longueur, et dont la queue présente la forme d’un fer de
lance.
C’est pour n’avoir pas bien saisi cette conformité, que Latham décrit
l’espèce sous le nom de Malacca Turtle et de Barred Turtle, et que, dans sa
section des Pigeons à queue très étagée, il en fait encore un article séparé,
sous la dénomination de Bantamese Turtle. Il nous paroît que ce naturaliste
auroit dû s’apercevoir de cette méprise, ses différentes descriptions se
rapportant évidemment à notre Colombe à large queue.
Cette espèce a le front et la gorge d’un gris bleuâtre clair ; l’occiput est
brun ; les plumes de la nuque des côtés du cou, des parties latérales de la
poitrine et des flancs, sont rayées alternativement de blanchâtre et de brun
noirâtre. Celles de la nuque ont une teinte plus roussâtre : tout le dos, les
couvertures des ailes et le croupion sont d’un gris terreux ; les plumes de
ces parties sont terminées par une étroite bande noire ; les grandes et les
moyennes pennes des ailes sont d’un brun noirâtre en dessus. L’aile est roussâtre
; le centre de la poitrine a une légère teinte vineuse. Cette couleur
devient plus claire en approchant du ventre, qui, de môme que l’abdomen
et les couvertures inférieures de la queue, est d’un blanc pur; les pennes
de la queue sont d’un noir brun : les deux intermédiaires sont d’un brun
terreux. Les trois latérales, noires depuis leur origine jusqu’aux trois quarts
de leur longueur, sont blanches sur le reste. La quatrième penne de chaque
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