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la réunion des plus brillantes couleurs. Les pierres précieuses
ne reluisent pas d’un éclat plus radieux; les Hoccos, les Péné-
lopes, ne nous séduisent point par leur beauté piquante, mais
nous ravissent par leur lustre et par leurs reflets. Les couleurs,
quoique ternes, qui sont imperceptiblement nuancées sur le
plumage de l’Argus et de l’Éperonnier, nous montrent toutes les
ressources, ainsi que tous les moyens que la nature sait mettre
en oeuvre pour embellir et cbarmer. La plupart des Perdrix,
presque toutes les Cailles, de même qu’un grand nombre
d’Outardes, portent des couleurs tristes ; elles n’en sont pas
moins intéressantes par le mélange agréable des teintes dont
leur plumage est varié. La nombreuse tribu des Pigeons nous
fait admirer les couleurs les plus fraîches et les plus vives ; le
blanc pur, le rose tendre, le pourpre, et le vert éclatant attirent
nos regards.
Les parures et les ornements extraordinaires que portent un
grand nombre de Pigeons et de Gallinacés prêtent encore des
grâces à tous leurs mouvements, et en font des objets vraiment
dignes de notre admiration.
Ces oiseaux méritent cependant bien plus notre attention, en
les envisageant sous le rapport de l’utilité et des jouissances que
nous serions à même d’en retirer : ce n’est qu’à l’insouciance qui
nous est si naturelle, qu’on doit reprocher de n’avoir pas dès
long-temps mis en oeuvre les moyens nécessaires pour nous
rendre familiers des êtres qui, en s’accoutumant à l’homme,
auroient continué de vivre sous son domaine, et lui seroieni
devenus de la première utilité.
IN T R O D U C T I O N . Hj
Combien de Gallinacés exotiques, que nous connoissons à
présent à peine, n’auroient pas déjà pu servir à nos plus pressants
besoins? Y a-t-il donc tant de gloire à domter le naturel
féroce du Lion, du Tigre, et de tant d’autres carnivores que
l’homme policé se félicite d’avoir écartés loin de sa demeure?
N’y auroit-il pas un triomphe plus grand à espérer de la
conquête facile que nous offrent des animaux doux et familiers,
dont le naturel, déjà enclin à la domesticité, seroit susceptible
d’être cultivé? Utiles à nos semblables, ornements de nos basses-
cours, ils seraient des jouissances agréables pour les riches, et
par suite, de nouvelles ressources de subsistance pour l’économe
et pour l’habitant des campagnes. Il n’est au reste aucun doute
qu’en prenant quelques soins l’on ne vienne facilement à bout
d’apprivoiser beaucoup de Gallinacés exotiques. La Hollande, ce
pays si peu fait par son sol humide et marécageux à la propagation
des oiseaux nés dans les climats chauds, est cependant celui où
l’exemple a été donné ; et la réussite a fait voir que les Hoccos,
les Pénélopes, les Eperonniers, et tous les Faisans, peuvent nous
devenir familiers; que ces oiseaux produisent en domesticité,
aussi-bien que les Paons, les Dindons et les Pintades, dont les
espèces primitives n’appartiennent pas plus au climat de l’Europe
que les autres espèces dont nous prenons si peu de soin.
Il est jusqu’à présent peu de genres dans l’Ornithologie aussi
pauvres en descriptions d’individus exotiques, que ceux des
Pigeons et des Gallinacés. Buffon n’en cite environ que quatre-
vingts espèces, en y comprenant les individus indigènes et domestiques.
Latliam fait mention d’un petit nombre de plus, et