L ’on ne sait ce que signifie le personnage
présentant deux vases à la divinité; c’est vraisemblablement
un prêtre.
Deux personnages symboliques occupent
la planche X X X V y mais ils sont inexplicables,
jusqu’à ce que l’on soit plus avancé
qu’on ne l’est, dans la connoissance des
hiéroglyphes, et des représentations allégoriques
des anciens' Egyptiens.
Toutes les figures dont je viens de parler
sont creusées au ciseau, mais s~ans art et sans
proportion, sur les murailles ou sur les colonnes
du temple ancien de Tentyris , et
elles ont de cinq à six pieds de hauteur. Mais
celle qui est sous le numéro 3 de la planche
X X X V est en relief. Elle fait partie d’un
grand nombre d’autxres , également relevées
en bosse, dont le plafond du vestibule du
temple est chargé ; celle-ci est une des premières
en devant du vestibule, et à gauche
en entrant. Il n’est pas possible d’imaginer
que cette figure ait été sculptée dans ¡des
temps postérieurs à celui auquel les autres
ont été faites. Elle se trouve confondue avec
une quantité de représentations symboliques:
le même ciseau les a taillées : elle est peinte
de la même couleur, dont la teinte a la même
vivacité ; en un mot, elle a, comme les autres
, les caractères incontestables de la même
antiquité , e t , comme elles, c’est depuis des
milliers d’années qu’elle existe dans le même
édifice.
L ’on ne se seroit guère attendu à trouver,
dans un monument de la plus haute antiquité
et dans le fond de l’Egypte, une sorte de
sceptre surmonté du signe que les rois de
France avoient adopté pour leurs armoiries.
La fleur de lis, telle qu’elle a été l’emblême
de la monarchie françoise, est bien caractérisée
sur la figure égyptienne. Dans le nombre
infini d’hiéroglyphes que j’ai observés en
Egypte ; je n’ai rencontré ce bâton à fleur
de lis qu’une seule fois, à Dendera. Quoiqua
saillant et très-apparent, aucun voyageur n’y
avoit fait attention ; aucun auteur n’a parlé
de ce signe égyptien : mais quelque singulier
qu’il soit, comme je l’ai observé fort attentivement
et à plusieurs reprises , et qu’il
a été dessiné sous mes yeux, je puis attester
et la réalité de son existence à Dendera } et
l’exactitude de la figure 3 de la planche
X X X V qui le représente.
Au surplus, il s’en faut bien que les fleurs de
lis, comme armoiries, soient du même temps
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