une assez longue opération , dans laquelle
mon détestable chirurgien me déchiqueta le
bras pour en tirer le, fragment de la flamme.
Ensuite le besoin pressant que j’avois de la
•saignée me détérmina , quoiqu’à regret, à
essayer une seconde fois à me faire tirer du
sang avec un instrument meilleur, et surtout
avec plus d’adresse. Le moine, non sans
beaucoup de lenteurs qui me faisoient craindre
quelqu’accident encore plus grand, parvint
enfin à me faire une ample saignée qui
ne me soulagea point.
Je ne Tétais pas davantage par les cataplasmes
émolliens, par des torrens de boissons
rafraîchissantes, et par les autres moyens
que la médecine emploie dans ces maladies.
Mes souffrances, loin de diminuer, alloient
toujours en augmentant. Ennuyé de ma position
, je me fis apporter plusieurs tptes de
pavots; je les fis bouillir dans de l’eau que
je bus à l’entrée de la nuit. Je ne tardai pas
à éprouver l’effet du narcotique : je fus bientôt
endormi, et-tout en dormant, je me débarrassai
des soutiens qui me maintenoient
sur mon séant; je tombai étendu, et après
un sommeil profond de quinze heures, je
me réveillai sans msentir de douleurs, l’oeil
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rentré dans J ’orbite entièrement nettoyé
enfin complètement guéri. Il ne me resta que
de la foibiesse dans les yeux ; mais elle ne
fut pas de longue durée, et ma vue redevint
en peu de temps aussi bonne et aussi perçante
qu’auparavant.
' Pendant ma convalescence, il me fallut
changer de logement, ¿ ili K i as chef', le propriétaire
de la maison que j’occupois, arri-
voit avec son harem et toute sa suite, et je
lui cédai la place. On me loua une petite
maison, au-devant de laquelle il y avoit une
cour à la vérité peu spacieuse. Je l’ôccupois
en entier, et pour prix de la location, je ne
donnois que deux medihs , ou un peu plus
de deux sols par jour; encore est-il à présumer
qu’en ma qualité d’étranger l’on me faisoit
payer plus cher qu’à un autre.
Je voyois passer souvent dans les rues de
Siout les cortèges qui accompagnent les
cérémonies de Ja circoncision des enfans.
On promène en grande pompe , dans toute-
la ville , les jeunes initiés, revêtus dés habits
les, plus brjllans, et montés sur des chevaux
équipés avec beaucoup de luxe.( Deux
hommes soutiennent chacun des enfans; un
troisième coudint son cheval par la bride