déjà depuis quelque temps. Les missionnaires
Italiens tfEchmimm a voient été appelés
comme médecins : ils avoient saigné, puis
saigné, et encore saigné. Le mal n’avoit pas
diminué, et ils avoient renoncé à la cure.
Je fus , je ne dirai pas plus adroit, mais
plus heureux ; et au bout de dix jours ,
Mallüm-Mourcous fut parfaitement guéri.
Il ne savoit comment me témoigner sa
joie et sa reconnoissance. Les attentions les
plus délicates me furent prodiguées tout le
temps que je restai chez lui. La veille de mon
départ, i l ,m’envoya par un autre Copte des
rouleaux cfe sequins. Je me ressouvenois du
ton d’arrogance avec lequel j’avois rété accueilli.
Je pris à mou tour l’accent de la
fierté; et en remettant l’or entre les mains
de celui qui me l’apportoit* je le chargeai
de dire au maître de la maison qu’un François
rendoit des services pour le seul plaisir
d’être utile; mais qu’il ne consentait jamais
à vivre aux dépens d’autrui; qu’en conséquence,
je le priois d’offrirà Mallüm-Mour-
cous une très - belle lunette d’approche ,
comme un gage de ma gratitude pour l’accueil
que j’avois reçu. Le cadeau fut accepté,
et je laissai le Copte avec une opinion plus
juste
juste des Européens, que celle dont il pa-
roissoit imbu à mon arrivée.
Dans le nombre des Coptes habitans
de Tahta, plusieurs étoient catholiques ;
l’on sait que les Coptes composent une de
ces sectes que l’église romaine condamne
comme hérétiques. J’allois souvent chez les
plus considérables d’entr’eux, £t j’y trouvois
avec plaisir leur curé, Egyptien qui avoit
passé quinze ans dans un séminaire de Rome.
Il parloit assez bien le latin et l’italien, et
j’avois de l’agrément à converser avec un
homme que je regardois comme un Européen.
Il me racontoit que les Egyptiens attachés à
l’église latine, étoient cruellement contrariés
et tourmentés par ceux de leurs nombreux
compatriotes qui suivoient 1 ''hérésie
dont ils étoient entachés, et que leur persécuteur
le plus acharné, le plus implacable,
étoit précisément celui chez lequel je logeois.
Ayant la confiance des Kiaschefs, il s’en,
arrogeoit l’autorité pour commettre des exactions
envers ceux de sa nation qui avoient
adopté une croyance religieuse, prêchée par
des étrangers, et souvent ceux-ci devoient
rassembler des sommes considérables pour
arrêter l’effet de son animosité. Aussi, tous
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