que la derrière époque précise de l’apparition
des hippopotames en Egjpte seroit Pan-
née 1658.
En effet, depuis ce temps, ou environ ,
l’on n’a plus rencontré d’hippopotames en
Egypte. Le nom paroît même s’en être perdu
avec la race ; car les habitans du Saïd, où
ces animaux se trouvoient autrefois plus
communément, ne connoissent pas davantage
la dénomination de cheval de rivière,
que l’animal auquel on le donnoit ; ils semblent
même n’en avoir plus d’idée. Le docteur
Shaw avoit déjà assuré la même chose
des peuples de l’Egypte inférieure (i,).n 1
Il est'Surprenant que les hippopotames se
soient retirés de l’Egypte au point de ne plus
y être connus. Cet éloignement, presque subit,
ne peut avoir pour cause ni le plus grand
nombre d’hommes, ni l’industrie plus active
des habitans (2) ; car personne n’ignore que
ce pays fut jadis plus peuplé et incomparablement
mieux habité qu’il ne l’est de nos jours.
(1) Voyages , traduct. Françoise.
(2) Buffon ( liisi. nat. du lion ) a prouvé que l’espèce
du lion se trouve réduite à la dixième parti&de ce.
qu’elle étoit autrefois ; ce qui vient, dit-il, de l’augmentation
de l’espèce de l’homme. t
En y réfléchissant ; je n’ai apperçu, dans
! l’abandon que les hippopotames ont fait de la
I partie du Nil dont l’Egypte est arrosée, que
1 l’effet tout naturel de l’usage des armes à feu,
l\ usage généralement répandu dans ce pays,
[ depuis un certain nombre d’années, quoique
[ ces armes, ou du moins les canons, n’y fus-
[ sent pas encore fort nombreux à l’époque de
I mon voyage. Mais il n’y avoit point de vil-
I lage un peu considérable dont le commandant
I n’eut deux ou trois petites pièces de campagne
I que l’on tiroit, sans motif, plusieurs fois le
I jour; et ces villages sont, comme l’ôn sait
I sur le bord des fleuves et des canaux. Desar-
I niées, ou plutôt des bandes de Mameîùucks,
I étoient presque continuellement en campa-
I gne ; le fleuve se couvroit souvent de flot-
I tilles de leurs bateaux armés en guerre ^ et ,
I dans toutes les occasions, ils traînoient à leur
I suite une petite artillerie qui leur eût été
I inutile , s’ils ne l’eussent fait jouer à chaque
I instant, pour le seul plaisir de faire du bruit.
[ Un pareil fracas, des explosions fréquentes
I auront suffi pour écarter au loin des ani-
| maux que les voyageurs s’accordent à Tepré*-
I senter, généralement parlant, Comme fort
I timides, et pour les reléguer en Abissinie,