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prôduit les mêmes abus, se porté aux mettiez
excès ; on lui voit prendre alors la même
marche dans tous les pays exposés à son inep«-
tie et à ses fureurs. Le système désolateur
des réquisitions, et particulièrement des pré*
hensions, étoit exercé en Egypte avec ua
art et une violence aveugles qui àuroient fait
honte à nos révolutionnaires les plus forcenés
et à nos plus adroits spoliateurs*
Je courus chez Dervisch 3 afin de réclamer
son intervention. Je ne le trouvai pas
dans sa maison, et j’allai le chercher dans ua
jardin. Il y étoit seul, sous le feuillage d’orian-
gers touffus , et au bord de petits ruisseaux
qui rafraîchissoient encore un ombrage parfumé.
Du plus loin que le prince m’àpper-
çu t , il se leva tout debout : lorsque je le
quittai, il en fit autant, et chez les Orientaux
, c’est la plus grande comme la plus rare
des marques de considération. Il envoya à
l ’instant un de ses gens chez le Riaschefde
JBasjoura. Sa démarche eut tout le succès
que je pouvois en attendre, et le bateau fut
remis à ma disposition. Je restai une demi-
heure à converser avec le prince. Tant que
dura ma visite, il me fit manger des raisins
délicieux et boire de la limonade. Au moment
inent où je prenois congé de lu i, il me demanda
un mouchoir, quelques remèdes et
de l’eau-de-vie du Caire. Je lui envoyai le
tout quelques heures après.
En échange de ces légers présens, Dervisch
donna les ordres nécessaires pour que
mon voyage se fît avec sûreté ; il me remit
des lettres de recommandation pour plusieurs
Scheicks Arabes de ses amis ; il voulut
qu’un de ses domestiques m’accompagnât,
et il fit porter dans mon bateau toutes sortes
de provisions.
Le i 5 juin, je sortis du couvent de Fars-
chout. Pendant les quatre jours que j’y passai,
j’eus beaucoup à me louer dés civilités
et des prévenances que je reçus des deux
missionnaires qui l’habitoient; Après avoir
déversé l’opprobre sur ceux ftEchmimm 3
je me plais à rendre justice à la conduite
honnête et décente de ceux de Fars chout •
et je désirerois que les uns et les autres fussent
encore à portée d’entendre ce témoignage
de la franchise et des sentimens opposés
qu’ils m’ont fait éprouver.
Aussitôt que j’arrivai sur la rive du N il,
je fis embarquer mes effets ; je m’embarquai
moi-même , et le bateau, âlloit être poussé
Tome I I I . L