commandation qui m’a voit été si inutile à,
Echminim , et je voulus savoir si elle au-*
roit .le même effet à Earschout. Je devois
m’y attendre, d’après ce que j’avois ouï dire
de ces moines à M. Bruce. C’étoient les mêmes
qui lui avoient refusé, avec beaucoup de dureté,
à son retour de Sennaar 3 une livre
de riz et un péu de pain. Je laissai mes compagnons,
avec nos montures-, hors de la ville,
et je m’avançai vers.la maison des moines*
Un domestique.m’en réfiisa l’entrée, sous,le
prétexte que le père supérieur, dormoit. Je
l’engageois a sè charger au. moins de la lettre
■du supérieur-général du Caire ; jamais il ne
-voulut la.porter. Lassé de tant de difficultés,
je lui arrachai la,lettre des,mains ; et indigné
de tant d«'rebùfiàj|éSrmQn.acal’&s',! je sortis fort
•en colère. J’envoyai ünd'es ho'names du pays
.qui me suivoient pour me chercher un loge-
,ment dans ,1a ville.. Nous restâmes pinède
-trois heures à l’attendre, exposés à une chaleur
excessive et à la poussière répandue dans
l’air ; et ne,le, Voyant pas-revenir, je iis demander
aux moines, par mdn .interprète?,
qu’ils m’indiquassent du moins? une maison
dans laquelle nous pussions-nous retirer. Le
.supérieur vint avec l’interprète pour me prier
d’accepter la sienne. Je ne la refusai pas,
parce qu’il entroit dans mes projets d?y payer
le séjour que j’y ferois ; mais je dois dire, à
l ’honneur des religieux de Earschout, qu’ils
m’ont montré du moins l’extérieur d’une hospitalité
honnête, mais peut-être intéressée.
Ils n’étoient que deux prêtres dans <&tie
maison ; mais elle peut en loger un plus grand
nombre, car , quoiqu’elle ne soit pas aussi
vaste que celle à'Echmimm, elle est cependant
spacieuse ; belle et commode. J’y
trouvai un marchand chrétien du Caire, qui
portoit le même nom que celui d’emprunt
dont j’avois déguisé mon christianisme ; il
s’appeloit Mallüm-Yousef. Je l’avois vu au
Caire chez le prince Arabe Derpisch, sour
verain de Earschout et de plusieurs: cantons
à l’occident, lorsqu’il accompagna, avec son,
beau-père Ismdïn-Abou-Ali > le victorieux
JVlourat bey. Ce marchand avoitlà confiance
de Eervisch 3 et il m’offrit de me conduire
près de lui.
Le lendemain, je me rendis avec Mallüm*
Yousef àaxis la maison du prince, laquelle
est fort au - dessous de celle des prétendus
mendians. Il me reconnut aussitôt pour lui
«voir demandé .au Cair.e assistance dans le