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qué se présenta à moi pour en êfre guéri- I
avoit perdu la plus grande partie des phalan-1
ges des mains et des pieds,lesquelles étoient
tombées successivement. Le commencement I
de cette espèce de lèpre, que les Arabes ap. I
pellent madsjourâam3 s’annonce par l’en-
gourdissementy la rougeur et l’enflure des
doigts, et par la rougeur et le gonflement
des oreilles. C’est la lèpre des jointures dé«
crite par Hillary (r).
Quelle que soit la nature de la lèpre, elle
ne passe point en Egypte pour une maladie
contagieuse : il est néanmoins très-prudent
de ne pas communiquer avec ceux qui en
sont infectés. Les lépreux de toute espèce
qui, sans être communs, n’y sont pas très-
rares , ne sont point séquestrés loin des habitations
comme en Turquie. Les Egyptiens
ne prennent aucune précaution pour se préserver
de la contagion. Ils ne se doutent pas
même qu’une pareille insouciance puisse avoir
le moindre danger.
Le lépreux de Tahta étoit un propriétaire
, dans l’aisance ; il vivoit comme de’coutume
(i) William Hillari’s observations, on the changes
of the air and the comomitant epidemical disentés in tbs
Island of Barbados, London, 1755.
avec sa famille et ses amis * et mangeoit â Ta
même table. Les phalanges qui lui restoieiit
aux doigts, et dont la plupart étoient prêtes
àtomber, lui servoientà saisir, danslesplats,
de la même manière que les autres avec leurs
doigts entiers, les portions des mets qu’il por-
toit à sa bouche pour en reprendre de nouvelles.
Ce ne fut que d’après mon avis que
ses amis se décidèrent à ne plus communiquer
d’aussi près avec un convive si dégoûtant.
Au surplus, ce même homme étoit sexagénaire.
Il avoit bon appétit, il dormoit bien,
et sa physionomie indiquoit la meilleure
santé. Il ne souffroit aucune douleur. Il res-
sentoit seulement de fortes démangeaisons
aux articulations des doigts des mains et des
pieds lorsqu’elles commencoient à s’ulcérer.
Personne de sa famille n’avoit été attaqué de
ce mal, et lui-même ne s’en étoit apperçu
que depuis trois ou quatre ans. Son état ne
lui causoit aucune inquiétude : malgré son
âge et sa maladie, il avoit conservé beaucoup
de vivacité et un grand fonds de gaîté.
Quand je lui annonçai que sa cure étoit au-
dessus des ressources de mon a r t, il n7en
parut pas affecté; et comme si je lui eusse
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