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le parcourir. La nuit approchoit, et il n’étoif
pas possible de la passer sur cette rive dangereuse,
ni de trop s’écarter du bateau.
Les hommes féroces qui habitent autour
des débris de la ville d’Adrien, s’occupent à
renverser les parties d’édifices qui subsistent
sur pièd, et à satisfaire leur barbarie par l’usage
habituel de la destruction. Du temps
de-Vansleb (i) et de Paul-Lucas, il y avoit
beaucoup plus de morceaux d’architecture
•existans dans-leur entier, que je n’en vis
moi-même. La plupart des; édifices avoient
été bâtis avec de grandes briques, dont la
couleur rouge s’étoit parfaitement conservée.
Ge qui me parut le plus remarquable, fut
un arc de triomphe , ou une porte magnifique
qu’accompagnent des colonnes ca-
nelées. La façade a cinquante pieds de long.
L ’on en voit une fort mauvaise figure dans
le Voyage de Paul-Lucas (2). Les chapiteaux
des colonnes y sont en particulier très-
mal représentés. L ’on en aura une idée plus
nette par la Flanche X X V I I I . L ’on voit
que l’intention avoit été de prendre le dessin
entier de cet arc de triomphe, qui servoït
(l) Nouvelle relation d’Egypte 5 page 386 5 et suiv.
,(2) Voyage fait en 1714, tomé II,
vraisemblablement
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Vraisemblablement de porte à la ville;mais,
pendant que le dessinateur étoit occupé à
ce travail , ét que, de mon côté, j’observois
d’au.trés portions de ruines,-un coup de
fusil, tiré par un de nos compagnons placé en
sentinelle, nous avertit de l’approche d ’une
troupe de brigands. Nous n’eûmes que le
temps de nous retirer dans le bateau, qui fut
aussitôt poussé au large , et nous en fûmds
quittes pour les menaces et les défis de ces
.barbares.
L ’on remarque encore de chaque côté
dé jà porte , les trous pratiqués pour les
gonds qui en souteuoient les battant Les
gens du pays disent que ces portes sont
au Gaire , et qu’elles y ont été transportées
par un diable. Paul - Lucas les y a
vues couvertes de plaques de fer et servant
à fermer une voûte qui est près du palais
du grand-prévôt (1), sans doute VOuali,
rofficier chargé, au Caire, de tous les détails
de la police. ^Un assez grand nombre
de colonnes étoient encore sur pied
æ l’autre extrémité de la ville d’Antinoe ,
vers les montagnes. Tout le reste ne pré-
sentoit plus qu’un amas confus de mor-
(1) Nouvelle Relation d’Egypte, page 884. Tome III. D