le blé est encore une des causes de sa grande
multiplication. L ’on sent que la méthode, de
semer épais, peut-être nécessaire dans un
terrain froid et compact, seroit nuisible sur
un sol échauffé et bouillant de végétation.
Aussi la semence est-elle très-ménagée dans
les champs de l’Egypte. Le semeur suit la
charrue par derrière, et il répand dans le
sillon léger qu’elle trace la portion de grains,
strictement nécessaire , que la charru;e recouvre
ein formant un autre sillon. De cette
manière , il n’y a point de grain perdu ; il
n’y en a point qui semble, comme dans nos
pays, être jeté à dessein pour la nourriture
des oiseaux. Les tiges,; rangées sur des lignes,
parallèles et séparées les unes des autres,
reçoivent facilement, ainsi que les racines
qui les'supportent, les impressions de l’air
et du soleil.; et les épis, n’étant ni gênés,, ni,
étouffés, ne s,ont point sujets au rachitisme;,
les grains dont ils se remplissent, acquièrent;
aisément de la grosseur qt de}la nourriture,
et l’on n’y en voit point d’avorrés r ni.,,de,
malades. Lers; champs ne sont ppint non plus
infectés par une foule de plantes qui, sous
le nom générique de mauvaises herbes, sont j
dans la plupart de nos campagnes , un véritable
lâble fléau pour les moissons. Le blé est
semé pur , comme il est récolté ; on ne le
mêle pas non plus, dans le même champ,
avec des espèces différentes de grains , lesquelles
i quoique du même genre, ne mûrissant
pas à la même époque, ne peuvent
fournir qu’un mélange aussi peu productif
pour le cultivateur, qu’inutile pour le consommateur.
Des campagnes qu’enrichissent d’aussi
belles moissons , ne peuvent manquer d’attirer
les oiseaux granivores. Des vois de
pigeons , des couples de tourterelles s’y
abattent, et les moineaux, que l’on pour-
roit appeler oiseaux du blé , puisqu’ils se
trouvent par-tout où cette espèce de grain,
est commune , s’y rassemblent autour des
habitations. L ’alouette huppée , fixée sur
Cette terre fécondé , ne l’abandonne jamais :
il paroît néanmoins que l’excès de la chaleur
l’incommode. On voit ces oiseaux
de même que les moineaux , dans lë milieu
du jour, le bec très-ouvert , et, les
muscles de la poitrine agités, respirer avec
peine , et comme haleter. Cet instinct, qui
leur fait préférer des moyens de subsistance
faciles et abondans, quoiqu’accompagnés de
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