Frayeur nous ne cessions de rirè, jls nous
laissèrent, et disparurent avec la rapidité du
vent.
A dix heures du matin, nous arrivâmes à I
Tahta 3 bourg à environ douze lieues de I
SiQiii.'Le KiascheJ'cpny commandoit canî- I
poit alors àu-dehors. Il devoit marcher contre I
des Arabes qui refusoientde payer le tribut I
accoutumé. Nous nous arrêtâmes;pour nous I
reposer un instant, et dans l’intention dere- I
prendre bientôt notre, chemin ; mais un Copte, I
intendant et secrétaire du Kiaschef et qui
possêdoit%de grandes richesses, me fît prier
de le voir : il étoit malade. Je crus que j’en I
serois quitte pour lui indiquer quelques re- I
mèdes ; mais il exigea que je restasse près I
de lui jusqu’à son entière guérison» J’eus I
beau prétexter mon empressement à partir, I
de celui que le prince Arabe Ismain-Abou- \
A l i avoit à me voir arriver, il .m’assura
qu’étant fort connu du prince, il alloit lui
écrire pour le prévenir du retardement qu’il
apportoit à mon voyage ; ce que je le priai
fort de ne pas faire ,; car l’Arabe Is main
ignoroit parfaitement mon existenpe: Je,crus
que i’intéfêt toucheroit davantage le Copte,
les hommes de cette nation étant avilis par !
la bassesse et la cupidité1, effets malheureux
d’un long esclavage ; jè lui représentai
qu’ayant une.suite assez: nombreuse, le séjour
dhine foule d’étrangers chez lui,- ne
pourroit manquer de lui occasionner beaucoup
de dépenses et d’incommodité. Je reçus
de ce brutal une réponse bien digne d’un
insolent parvenu. «Ci’ois-tu, me dit-il * que
sj les Orientaux n’aient pas plus de grandeur
» d’ame et de générosité que' vous autres
« Francs} auxquels la dépense) d’une per-
» sonne de pluscst une charge importune.
» Fussiez-vous mille, je puis vous loger et
» vous nourrir ». Il fallut domine décider
à m’établir chez Mdllüm-Mourcous ; c’est
lé nom de mon malade.
Son mal me parut grave : c’étoit une
forte érésipële très-vive, une espèce de feu
Saint-Antoine qui lui couvrait tout un côté
de la poitrine. Cette partie du tronc pa-
roissoit comme brûlée, ,et elle : causo.it au
.malade les mêmes douleurs que si le feu
y eût été appliqué continuellement* Il ne
pouvoit y souffrir l’approche du vêtement
ou du linge le plus léger ; et si sa^chemise,
quoique très-fine , venoit h y poser, il jetoit
les hautsvcris. Cette maladie fort aiguë duroit