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du Nil (i). Elle avoit la partie supérieure'
du corps d’un verdâtre léger, sans doute
parce qu’elle étoit jeune.
Il nous fut également impossible, le 24,
de faire usage des voiles, et il fallut nous
en tenir à la manoeuvre ennuyeuse et fa tigante
de la cordelle. Je marchai le long
du Nil et je tuai plusieurs pigeons sauvages,
dont la chair sèche et dure n’étoit guère appétissante.
Je vis aussi beaucoup de pluviers
armés, et de ceux dont j’ai parlé ci-devant.
Nos matelots se reposèrent, au bout d’une
lieue, à Komrigé, bourg à l’occident di*
fleuve. II y a plusieurs mosquées, indices
d’une population nombreuse. Nous en repartîmes
après midi, toujours contrariés par
lè vent, et nous amarrâmes pour passer la
nuit à Schment el ¿étah 3 village bâti du
même côté que Korrirîgê. Les maisons de
ce lieu, de même que celles de tous !es;
autres de la haute Egypte, ont uñe forme
carrée, et leurs terrasses sont surmoritées par
des colombiers qui ont de loin d’apparence
d’ornemens d’architecture ; ce qui donne au»
villages une belle apparence, avant que l’on
n’y arrive ; car alors on n’y trouve plus que
(1) "Voyez la page 5l du second volume.
murailles
murailles de boue et lés livrées delà misère.
Nous n’avions fait, pendant cette journée
entière, qu’envirjon trois lieues. Dans cet
espace , la rive orientale du fleuve n’est
qu’une plage de sable inféconde’ et dépeuplée.
Celle de l’occident, au contraire , offre
des campagnes embellies par la culture et
la fertilité. J’y remarquai de grands terrains
chargés de carthame (1) que les Arabes appellent
asfour, Ses graines, que les Européens
désignent quelquefois sous le nom de
graines de perroquet/parce qu’elles sont
pour les oiseaux de ce genre une nourriture
de préférence , sont connues en
Egypte sous celui de eortom 3 d’où nous
avons fait carthame~ Sous une écorce1 dure,
épaisse, et d’un blanc luisant, ces graines
qui ont à-peu-près la forme de coin, contiennent
une amande huileuse d’une saveur
âcre et amère. Les Egyptiens en tirent une
huile propre à brûler. Avec le marc ils font
une pâté qui a la couleur du chocolat sans
en avoir le goût.
Mais la partie la plus utile de la plante, et
qiû est même d’une nécessité indispensable
pour la teinture des draps, est la fleur. Elle
CD 'Carthamus tihcïoriûs. L.
Tome I I I . g