nom arabe est bdttech. Ces melons d’eau
^ s o n t arrondis, et ils acquièrent un
giand volume. Ceux de bonne qualité , lorsqu’ils
sont bien mûrs, ont l’écorce parfaitement
lisse et d’un vert foncé et noirâtre. Les
cotes sont legerement marquées. La chair est
blanche près de l’écorce et ro uge dans le milieu.
Les graines sont aplaties; leur écorce
est noire et le dedans est d’un beau blanc.
J’ai mangé à Siout des pastèques d’une
autre espèce que l’on y nomme battech
Saïdi. Elle diffère de celle que je viens de
décrire, en ce qu’elle a l’écorce moins lisse
et d’un gris blanchâtre, la pulpe du milieu
du fruit de la couleur de rose la plus vive,
l’écorce des •graines dure, presque ligneuse
et d’un rouge aurore. Cette espèce devient
plus grosse que celle dont l’écorce est verte,
et sa chairyaussi ferme et cassante, conserve
également une fraîcheur agréable, et la
même sàveur légèrement sucrée. Toutes
deux sont une nourriture saine et utile dans
des climats où la chaleur fait bouillonner le
sang, et donne de l’âcreté aux humeurs.
Depuis le commencement du mois de mai ,
l ’on mangeoit aussi une, grande quantité de
melons fort beaux , mais en général assez
mauvais. Il y avoit dans la même saisqn de
très-grosses citrouilles, dont le nom arabe est
h a r r a c h . L’on y mangeoit encore de petites
dattes veftes , et dont le noyau n.a pas ,e
consistance. Mais ces fruits , délicieux lorsqu’ils
ont acquis leur maturité , sonCtrçs-
mauvais avant d’être formés, quoiqu’ils
soient, en cet état, fort du goût des babitans
de la haute Egypte. ^
Le chanvre se cultive dans les plaines des
mêmes contrées ; mais l’on n’en tire pas du
fil comme en Europe, quoiqu’il pût vraisem--
blablement en fournir, Ce n’en est pas moins
une plante d’un grand usage. Au défaut des
liqueurs enivrantes,. les Arabes et les Egyptiens
en composent diverses préparations avec
lesquelles ils.se procurent unesorte d’ivresse
douce, un état de rêverie qui procure de, la
gaîté et des songes agréables; Cette espèce
d’anéantissement de la iaculté de penser ,
cette espèce de sommeil de l’amem’a aucu n
rapport avec l’ivresse occasionnée par le vin
où les liqueurs fortes , et notre langue n’a
point .de termes pour l’exprimer.; Les Arabes
nomment J ie if cet abandon voluptueux ,
cette sorte de stupeur délicieuse.
La préparation de ce chanvre la plus usi