être expliquée , aucun monument n’ayant
encore rien présenté de semblable.
La coiffure du personnage de la planche
X X X I I I s’observe sur plusieurs fi-
gures delà table isiaque. C’est probablement
un prêtre égyptien. Il tient à la main une
branche d’arbre sur laquelle un oiseau est
perché. Il est difficile de déterminer à quel
genre d’arbres la branche appartient. L’on
peut croire , avec beaucoup de vraisemblance
, que c’est le sycomore ( i ) qu’on a
voulu figurer. Cet arbre, bien utile chez les
Egyptiens, est, comme on l’a vu , celui qu’ils
employoient à faire les caisses des momies.
L ’oiseau, n’ayant la forme ni de l’ibis ni de
l’épervier, paroît être le trocliilus 3 également
sacré chez les Egyptiens. Ce petit oiseau
, dont l’espèce n’est pas encore bien déterminée
, ne peut être le roitelet ainsi qu’on
l’a pensé, puisqu’il est blanc, et qu’il se plaît
sur le bord des marais, des lacs et des rivières
( 2 ). C’étoit, suivant les anciens, le
seul oiseau qui osât approcher le crocodile
(1) Ficus sycomorus. E.
(2) Marmol, Afrique , tome III. Plutarch. de
Soleria animalium, pag. 980. Voyez la trad. ¿’Hérodote,
par le citoyen Larcher , livre 2 , note 2'àl sur le § 68.
et qui en fût aimé , puisqu’il lui rendoit le
service d’entrer dans sa gueule , et d’y manger
les sangsues qui s’y attachoient ( 1 ) ; habitude
fort éloignée du naturel du roitelet,
qui n’a jamais mangé de sangsues ; et cette
particularité , joirlte à d’autres probabilités,
feroit présumer , av ec quelque vraisemblance
, que le trochilus des anciens est un
martin - pêcheur.
L ’on retrouve dans la planche X X X I V
à-peu-près les mêmes personnages que dans
la plancKe X X X I I . L ’un , celui qui est
assis , est Isis ou Osiris ; car on ne peut
décider si c’est un homme ou une femme :
il a pour coiffure le disque du soleil et
le croissant de la lune ; il tient dans une
main la croix à anse , le thau 3 et dans
l’autré, lin sceptre surmonté d’une section
de fruits de la coloeasie (2) , l’une des
plantes les plus,en usage pour la nourriture
des Egyptiens. Ce fruit a été souvent placé
au-dessus des colonnes pour y tenir lieu de
chapiteau dans l’architecture égyptienne.,
(1) "V"oyez Hérodote, à l’endroit cité dans la note
précédenté. Elien , lib. 12 , cap. l 5 j Pline, Aristote,
etc. etc. * ,
(2) Arum colacasia. L*