dans un lieu d’une aussi mauvaise réputation
avoit quelque chose d’inquiétant, la nuit fut
extrêmement agitée. L ’on nous avoit donné
l’une des chaumières les plus spacieuses, et
ten même-temps Pline dés moins solides -, dans
laquelle nous étions fort serrés. Nous avions
pris toutes les précautions qui pouvoifent nous
mettre à l’abri de surprise ou d’attaque ;
mais personne de nous ii’avoit soügé à une
mitre sorte d’êtres malfâisàns. A pèiile fûiiies-
boUs étehdbs par terre Sur hos tâpiS, qü’ühe
légion dè rats, d’une grosseur extraordinaire,
Sè répaiidit dans notre iogertienÎ. Nous les
Sentions sâns cesse COÜrir sut nous* et ils
n'eus rttordoieht à chaque instant» Ge n’étoit
pâs tout. Un vent très*- impétueux s’êtoit
«lève * notre frêle chaumière fié pouvoit ré*-
sister à sa violence : il s’ën dêtaehôit dé temps
feii temps dës iüdtéeanX >, dont la pîupârt hoüs
tomboient sur le corps. Je reçus ërt particulier
Un grand fer de pique, que l’ébranlement
dè hbtfe réduit arracha du plancher. Si sa
pointe èÔt été tournée vers moi * j’eh aütèis eu
le cofps percé. Enfin, au milieu dû bruit dont
lë vèht nous assoürdiëSOit, nous èntéëdimes
l’éboulement d’un pàtt dé la ehàümiëre,
qui, fort heureusement, s’éCroulà ën-dehors.
Dans la crâinté d’être écrasés par ce qui eh
restoit, nous sortîmes dé ce lieu de misère
et de souffrances* et nous passâmes la moitié
de la rtüit à nous promener en plein air, et
le fusil au bras.
Le S c h e ic k ë î B e l lë d de Gotirnei ( l’oti
sait que c’est én Egypte le chef de l’endroit r
et à - peti - près ce qu’étoient en France les
maires de villages ) me fit appeler chea lui.
Il avoit tiné maladie que l’on ne peut guérir
que par une Opération difficile. Jé iîre gardai
bien de lui àVouer que sa guérison étoit au-
dessus de mes forces; je lui' donnai quelques
remèdes qui ne pouvoient lui faire hi biëh
ni mal, et dont pourtant il étoit essentiel à
notre sûreté dé lui promettre les meilleurs
effets.
Je trouvai à côté du malade un médecin
du pays. Celui-ci portoit continuellement sâ
sciènce sous sOn bras. Cfétoit un gros volume
en langue arabe, contenaht des recettes contre
toutes les maladies. Quand on le consul toit-,
il feuilLetbit sou répertoire * et il ne répon-
doit qu’après avoir rencontré le passage qu’il
etoÿoit pouvoir appliquer à l’état de Son
malade. Un üefe miens* qui étoit tourmehté
de quelques accès de fiëVre, eut l’air de é’æ-
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