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et, mieux entendue, elle joindra les trésors
de l’abondance à une somme de richesses
déjà si considérable. J’ai rapporté quels
étoient ses principaux produits ; j’ai indiqué
ceux dont la culture pourroit être tentée
avec succès ; et dont la réunion effacera ce
que la plus brillante colonie offre de plus
précieux. Les limites de la fertilité seront
reculées , du moins jusqu’aux chaînes de
montagnes qui semblent en marquer les
bornes de part et d’autre du Nil. Peut-être
même l’industrie , guidée par la science, découvrira
t-elle des moyens de fixer la végétation
sur les plaines sablonneuses et désertes
qui, derrière ces mônfagnes, s’étendent à
l’orient et à l’occident.
Mais ce qui ne manqueroit pas d’arriver
dans des circonstances favorables se trouve
retardé par celles qui ont accompagné l’expédition
françoise en Egypte. La guerre ,
tout le monde le sait, est la position la plus
funeste à l’établissement des colonies. Semblable
à un incendie dévorateur, elle brûle ,
elle détruit tout ce qu’elle approche ; le
commerce, l’agriculture, toutes les sources
de prospérité publique se dessèchent , ou
s’anéantissent ; la vive lumière du flambeau,
dont
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dont le génie des.sciences et des arts s’ efforce
d’éclaiter les . humains ; pâlit à l’aspect des
calamités publiques, et finit par s’éleindre
dans lès larmes que le malheur fait répandre
de toutes parts. Le souille destructe'ur des
passions ambitieuses étouffe la voix de la
philosophie pitous les genres- de bien s?éva^
nouissent■;.< tous les genres de maux s’accumulent.
Au lieu d’eaux fécondantes, la terre
s’inonde de ! sang, dont la fertilité s’épouvante.
Les* ravages succèdent à la culture |
et la disette prend la place de l’abondance:
Tous les malheurs occupent la scène sur le
théâtre de fureurs et de sang que la guerre
élève ; et l’homme sensible ; Famé navrée ;
le coeur flétri., s’indigne, contre les -’êtres
atroces qui , daiis lé?;cours d’une vie' ambitieuse
seTont un jeu cruel du bonheur et de
Ja vie des : hommes, et dont la férocité n’a
point de concurrent dans la nature : les tigres,
du moins, ne s’abreuvent pas du sang de
leurs semblables. . cxiè^k ’ ; ■ : . * ..v j
Sans la paix il n’est point de vrai bonheur;
sans elle aucune société ne peut prospérer.
Si Ton applique ces vérités* incontestables à
l’expédition d’Egypte, il sera facile de s’ap-
percevoir que la nouvelle colonie, dévorée
Tome I I I , Z