PEgypte, pour uue coutume, pour un usage
reçu. Il y étoit convenu qu’avec de J augent
on parvenoit aux choses les plus difficiles (i).
Il ne fallait pas même y faire de trop grands
sacrifices pour arriver à son but. Ce n’est
que dans les pays où l’ on parle sans cesse de
vertus et d’honneur, et où l’on n’en a guère,
que le prix 4e la corruption est un effet de
commerce considérable, auquel peu de gens
peuvent atteindre ; mais il est modique là
où l’honneur, n’étant pas même un mot
d’usage, il n’est pas nécessaire de répandre
l’or pour en acheter le silence. Je venois
d’obtenir un grand acte de justice, qui,
dans les moeurs du peuple de 1 Egypte et
dans les circonstances. où il m’a été rendu,
pou voit passer pour une injustice. Une minute
avoit suffi pour appaiser le courroux le
plus animé, et en faire retomber les effets
sur ceux qui l’avoient provoqué; et néanmoins
il ne m’en coûta que sept à huit sequins.
Quelle qu e fût la protection que le Kiaschef
m’eût accordée publiquement, je ne pensai
pas qu’il fût prudent de me livrer 4e nouveau
à la merci de la canaille qui remplisso.it
ls bâtiment. Les quatre fuyards, ceux qui
f i ) Pretio tutum ¿1er et païens.
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a Voient excité le désordre et fait le plus de
bruit, n’y étoient plus, à la vérité. Le Kiasch
e f les avoit fait arrêter. Mais il restoit le
reis et plusieurs autres personnes qui lui
étoient dévouées , et qui pouvoient l’aider
à se venger de l’affront bien mérité qu’il
venoit de recevoir. Je me disposai donc à
quitter une aussi mauvaise compagnie , et à
attendre une autre occasion. Le Kiaschefy
à qui je fis part de ma résolution, s’opposa
à ce que je la misse à exécution; il exigea
que je ne me dérangeasse pas, en m’assurant,
sur \e prophète, qu’il ne m’arriveroit rien
de fâcheux. Deux officiers de sa maison
furent chargés de me reconduire au bateau.
Lorsque j’en traversai toute la longueur pour
me rendre à la chambre de poupe, le reis et les
passagers égyptiens gardèrent un profond silence;
mais il n’étoit pas difficile de s’apperce-
voir que c’étbitle silence de la crainte et de la
rage. Les deux Mameloucks passèrent la nuit
avec moi; et, suivant leurs instructions . ils 0
signifièrent au reis qu’il eût à me respecter
comme un homme protégé par Mourat Bey,
et qu’il répondroit, sur sa tête, de ma sûreté
et, de ma tranquillité , tant au Bey qu’au
Kiaschef, Ils çtoüwèrent en même-temps,
Y a