-et il a peine à y reGonnoître l’ouvrage des
hommes (i). Rien ne paroît, néanmoins,
plus simple a concevoir, que la destination
-de ces lieux souterrains. L’on connoît le soin
avec lequel les anciens Egyptiens eonser-
voient leurs morts, et les attentions avec lesquelles
ils les préservoient de la corruption.
Les plaines d’autant plus précieuses pour
1 agriculture, dans la haute Egypte, qu’elles
y sont retreeies, n’étaient point propres à
la sépulture d’hommes que la piété vbuloit
«temiser, même après leur anéantissement,
L humidité que les arrosemens réclamés par
la fertilité y répandoit,; les travaux de là
culture, sont des moyens de corruption et
de trouble que le système religieux des
Lgyptiens faisoit un devoir d’éviter. Les
montagnes sèches et arides , dont les plaines
Sont fermees , offiroient la certitude de la
conservation et du repos , et il étoit naturel
d’y déposer les restes inanimés, mais
soigneusement préparés, de personnes chéries
ou respectées. La pierre de ces rochers
est tendre lorsqu’elle n^est pas détachée des
montagnes et expose© a l ’air, qui lui donne
nue consistance plus solide ; il n’étoit p*as
(i) Nouv. Relat. de l’Egypte 3 ea plusieurs endroits..
très-difficile d’y creuser r et ce qui sortoiÉ.
de ce? excavations étoit autant de matériaux;
pqur la bâtisse des habitations. L ’on observe
encore que c’est dans le y oisinage des grandes,
villes que le revers des mojiagnes est percé,
de nombreuses ouvertures, w est doue hors,
de doute que ce sont autant de carrières
ouvertes pour servir de lieux de sépulture
aux habitans de l’ancienne Egypte, et que
les beaux souterrains de la montagne de
Siout, ont été les catacombes des Lycopo-
litains.
Au pied de la montagne-, est un enclos
consacré aux tombeaux des Mâhonictâns.
II étoit nouvellement blanchi, et sa construction
en zig -zag, en espèce de déchi-
quetures, en rendoit l’aspect pittoresque et
fort agréable.
J’ai retrouvé à Siout les mêmes espèces
d’oiseaux qui se sont établies dans les autres
villes de l’Egypte, c’est-à-dire , des
milans, des éperviers, des perenoptères,
des tourterelles très-familières, (une couple
de ces oiseaux a niché sur la tablette d’une
petite fenêtre de la chambre que j’occupois) ;
des moineaux plus familiers encore , car ils
entrent dans les maisons, pénètrent dans