ce qui est un mensonge. En effet, l’édifice
tombe, à la vérité , de toutes parts ; mais la
bâtisse, aussi peu solide que celle des maisons
plus modernes , montre assez qu’elle
n’est pas un ouvrage d’un temps où les constructions
avoient plus de solidité. Le temple
est spacieux; l’on y entre par plusieurs cotes.;
son pourtour est éclairé par une ligne de fenêtres
contiguës. L ’intérieur , semblable à
celui de toutes les mosquées du même pays,
est une grande enceinte vide et nue ; mais
on y admire les petites colonnes de granit
qui la soutiennent, et qui ont été tirées des
ruines de Panopolis.
. Les terrains cultivés aux environs d'Ech-
mimm sont en grande Réputation de fertilité.
Ils produisent le plus beau blé de
l’Egypte, des cannes à sucre, et' du coton
qui sert d’aliment à une manufacture de
grosses toiles. Des jardins , ou différentes
espèces de plantes croissent à l’ombre des
arbres fruitiers,y procurent l’abondance de
la vie et des abris agréables contre l’ardeur
du soleil. Les dattiers et les palmiers de la
Thébaïde s’y trouvent également en grand
nombre. Des pommiers y donnent des fruits
plus gros et moins mauvais que ceux de
Tahta ;
Tahta; mais les pastèques y sont petites *
et d’une qualité fort inférieure à celles quô
j’avois mangées à Siout. Les marchés étoient
remplis d’une quantité prodigieuse de melons
( agour ), parmi lesquels l’on en voit
de monstrueux par leur grosseur. Ces fruits
n’affectent aucune forme régulière ; les uni
sont arrondis, d’autres ovales, et quelques?
uns sont peu gros et très-alongés comme une
grande concombre. Au reste , les melons de
cette espèce sont, généralement pariant ÿ
d’une mauvaise qualité j leur chair est fade
et point sucrée. Il n’est pas commun d’en
rencontrer de médiocres, et l’on n’y en mange
point de bons. Il ne s’y en fait pas moins une
très-grande consommation ; le peuple de la
haute Egypte trouve, dans ces melons, une
nourriture à vil prix, et qui tempère la soif
et l’âcreté des humeurs produites par la chaleur
du climat; mais l’effet des bonnes pastèques
est bien plus sûr et bien plus agréable.
La ville d’Echmimm renferme, comme
toutes celles de l’Egypte, une foule de prêtresses
adonnées au culte d’une dégoûtante
volupté : aussi ne sont-elles consacrées qu’aux
plaisirs des hommes les plus grossiers du
monde. Le pinceau d’un style magique a
Tome HT. K