
36 1 T I S T O I 11 F, N A T U R E T, L F,
que aussi quelques poils aux narines, placées vers la base du bec à la
jonction du casque.
Le mâle est de la grosseur de noire grand Corbeau, mais plus alongc
par les proportions de son cou cl la dimension de sa queue. Il est, sur
la tête, le cou, le manteau, les ailes, le croupion, le ventre, et généralement
sur tout le plumage, d'un noir à reflet vert, brun ou
bleuâtre, suivant que le jour frappe plus ou moins directement sur les
différentes pallies. La queue est légèrement arrondie â son extrémité,
les pennes latérales étant un peu plus courtes que les intermédiaires :
elle est d'un blanc roussâtre dans les deux tiers de sa partie supérieure ,
et noire du reste. Les pieds, dessc'cbés, m'onl paru noirs. Sonnerai les
dit d'une couleur plombée, et l'iris, suivant lui, est blanchâtre. 11 a
sans doute raison, puisqu'il a été à même de voir cet oiseau vivant, ou
nouvellement tué, l'ayant rapporté de l'île Panay qu'il a visitée. J'ai vu
quatre individus mâles de cette espèce : un au Cabinet national de Paris ;
un a«tre_ch£2dYL RayeHeTîreukelerwaert ,~a Amsterdam. Mauduit en
avait un dans son superbe cabinet, et enfin l'abbé Aubry. possédait le
mâle, la femelle et le jeune, que j'ai acquis tous trois lorsqu'on fit, à
sa morl, la vente de la nombreuse et précieuse collection d'Histoire
naturelle qu'il avait rassemblée avec autant de soin que de goût.
La figure que Buffon a publiée de cet oiseau, sous le n.* 780 de
ses planches enluminées, est des plus mauvaises, et ne présente ni le
port ni l'attitude d'un Calao ; on lui a donné un bec rougeâtre, qu il n'a
assurément pas. Celle que l'on voit dans le Voyage à la Nouvelle-Guinée,
planche 82, n'est pas préférable à beaucoup près.
La seule femelle de celte espèce que j'aie vue était un peu plus petite
que le mâle, non-seulement par sa taille, mais encore parla dimension
du bcc , qui avait six lignes de moins dans sa longueur. Sonnerai leur
donne cependant les mêmes proportions. Aussi peut-on remarquer que
la figure qu'il a publiée de la femelle n'est absolument que celle du
mâle, calquée trait pour Irait, et seulement retournée. Voyez les planches
82 et 83 , pages 1 23 et 1 24 de son Voyage à la Nouvelle-Guinée,
édition in-4.0 Les couleurs du casque, du bec en général, ainsi que celles
des ailes, étaient semblables dans les deux sexes , mais cependant moins
lustrées sur les ailes delà femelle. La queue était aussi semblable, sinon
n u C A L A O A BEC CISELE. 37
que le blanc avait une plus forte teinte de roussâtre. Les plumes de la
tête, du cou et de la poitrioeétaient d'une nature de duvet et d'un blanc
jaune approchant de la couleur isabelle. On remarquait sur les oreilles
une large tache noire déformé triangulaire, qui, passantsous les yeux,
se joignait do chaque côté sous la gorge ; enfin, tout le dessous du
corps, jusque et y compris les couvertures du dessous de la queue et les
plumes des jambes, était d'un brun marron. Voyez notre planche 1 7 ,
où nous avons figuré cette femelle, que nous ne qualifions ainsi, au
reste, que d'après le témoignage de Sonnerai, n'ayant pas été â même
de nous en assurer par la dissection, ni si c'était là effectivement toute la
différence qui caractérise les deux sexes parmi ces Calaos, lorsqu'ils sont
parvenus à leur élal parfait. Mais nous sommes du moins assurés que
ces deux oiseaux ne forment qu'une seule et même espèce, et que ce
dernier, soit qu'il fut mâle ou femelle, était cependant encore dans son
jeune âge : ce sur quoi la nature cotonneuse des plumes de la tête et
du cou seulement ne nous a laissé aucun doute. Il est doue probable
que ces parties ne s'étaient point encore couvertes de h. livrée de l'âge
mûr, soit qu'elles eussent conservé la même couleur, ou qu'elles en
eussent changé par la suite, puisqu'il est certain que ce n'est que peu
à peu, et par différentes mues, que les oiseaux quittent les plumes et
même les couleurs de l'enfance pour prendre celles de l'âge fait, qui
restent constamment ensuite les mêmes clanslesdifférentes mues. Buffon
a donné, dans ses planches enluminées n.° 78 1 , une figure de celle femelle,
et c'est le même individu que j'ai fiiit également peindre qui lui
a servi de modèle, el qui a été peint dans le cabinet de l'abbé Aubry
avant que j'en fisse l'acquisition.
NotreN.° 1 8 représente un oiseau de la même espèce dans son premier
âge. On y reconnaît la tache des oreilles, qui a conservé le même
caractère, mais dont la couleur est brune, au lieu d'être noire. I.e bec
est d'un brun clair, ainsi que le casque qui ne forme encore qu'un lé»er
feston, lequel déborde à peine d'une ligne et demie la mandibule supérieure
; les ciselures el les dentelures ne paraissent point encore non
plus. La lête, le cou, et tout le reste du plumage du dessous du corps,
en y comprenant les couvertures du dessous de la queue ainsi que les
plumes des jambes, sont cotonneuses comme le duvet qui couvre les
Tome 1.