
qu'à ce moment, aucun voyageur n'en ayant trouve dans le Nouveau-
Monde.
Le Calao-Javan a le corps un peu plus fort que celui de notre grand
corbeau : il est même au total plus long, à raison des dimensions de
son cou et de sa queue; car, mesuré en ligne droite du front au bout
de la queue, il présente une étendue de près de trente pouces.
Le bec, simple et un peu arqué sur son arête supérieure, est, en
grand, absolument de la même forme que celui du corbeau ; sa couleur
est d'un brun clairAJa base et jaunâtre vers la pointe: il a quatre pouces
et demi de longueur sur vingt lignes de hauteur et autant de largeur;
les mandibules ne sont ni échancrées ni dentelées sur leurs tranches,
Une peau nue, qui entoure le dessous des yeux seulement, couvre
le bas des joues et vient ensuite embrasser la gorge où elle forme une
espèce de poche profondément ridée; cette partie était peinte en jaune
dans le seul individu de cette espèce que j'aie vu : je n'assurerais cependant
pas que ce fut là sa couleur naturelle. Nous avons aussi remarqué
de grands cils arqués sur les paupières supérieures. Le front et le dessus
de la tète, ainsi que les longues plumes effilées de l'occiput qui forment
une huppe pendante, sont d'un brun roux, qui, s'a (faiblissant beaucoup
sur les côtés, se dégrade en une teinte isabelle. Tout le cou est
couvert de petites plumes blanches salies par une nuance roussâtre,
qui, sur le derrière, se termine un peu plus haut que par-devant, où
cette couleur descend jusque sur la poitrine. La queue, un peu arrondie
à son extrémité, est d'un blanc sale comme le cou. Le manteau,
le dos, le croupion, les ailes, la poitrine, les flancs, le ventre et généralement
toutes les autres plumes, sont d'un noir à reflet verdâtre, et
brillantes sur leurs côtes. Les pieds, très-forts, sont couverts de larges
écailles brunâtres : les ongles sont d'un blanc jaune et ont la coupe de
ceux de tous les autres Calaos. Les ailes sont si grandes, que, ployées,
elles atteignent à peu près le milieu de la queue; ce qui rend singulièrement
remarquable cette espèce nouvelle, qui fait encore partie du
cabinet de M. Temminck, à Amsterdam. Elle lui a été envoyée do
Batavia avec le seul renseignement qu'elle était nommée, parles habitants
du pays, Jaar-Vogel ( oiseau de l'an ) : ceci ferait présumer que
cet oiseau est de passage dans l'île de Java, et qu'on l'y voit arriver vers
le commencement de Tannée.
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