DU C A L A O A C A S Q U E EN C R O I S S A N T . 27
d'une nature soyeuse, pendant que, dans toutes les autres parties du
corps , elles sont, à l'oeil et au toucher, d'une rudesse remarquable.
La queue, qui est plus longue que le corps , se trouve un peu arrondie
à son extrémité par 1 etagement des pennes latérales, qui sont plus
courtes que les intermédiaires : elle est d'un blanc sale, depuis son origine
jusqu'au tiers de sa longueur; le second tiers est noir, et le dernier
est du même blanc que le premier; de manière que la queue se
trouve partagée eu trois larges bandes transversales, alternativement
blanches et noires, le noir se trouvant placé au milieu des deux zones
blanches.
Les plumes de l'occiput sont longues, effilées, et doivent former une
espèce de huppe quand l'oiseau les redresse; mais, couchées, elles n'en
conservent pas l'apparence ; le cou est long, grêle, et le corps est efflanqué
comme l'est en général celui de tous les Calaos. Le bec et le casque
sont l'un et l'antre presque en entier d'un jaune terne qui approche de
la couleur du chamois préparé, une bande noire le terminant seulement
par-derrière pendant qu'une ligne de la même couleur se prolonge
le long de sa base. Les j e u x sont munis de cils noirs et plats qui
bordent les paupières supérieures uniquement ; les narines se trouvent
obstruées par des poilsroidesd'un noir luisant comme le crin; les pieds,
très-robustes, sont recouverts de larges écailles d'un brun noir, et sont
armés de griffes aplaties sur les côtés et un peu émoussées de la pointe.
L'individu que je viens de décrire fait partie du cabinet de M. J. Temîaink,
à Amsterdam, et lui a été envoyé de Java par un de ses amis.
Nous ignorons d'ailleurs s'il avait été tué dans cette île, ou s'il y avait
été envoyé d'une des Moluques, où cette espèce se trouve très-communément,
à ce que m'a. dit un officier au service de la compagnie
hollandaise, qui, ayant séjourné plusieurs années à Bornéo, m'a assuré
y avoir tué plusieurs de ces oiseaux. Ces Calaos , suivant le rapport que
m en a fait la même personne, ne fréquentent que les grands bois, et
sont dun naturel très-sauvage; ils se réunissent en bandes pour dévorer
les cadavres : ce qui confirme ce qu'ont dit les anciens naturalistes
de tous ces grands Calaos en général, dont au reste ils paraissent
tous avoir confondu les différentes espèces sous la même dénomination;
il est vrai que, ces oiseaux ayant à peu près le plumage semblable,