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de la chasse des oiseaux, et qui a eu la bonté de me donner la femelle
dont je viens de faire la description, m'a assuré que le Guira-Pahga
arrivait dans ce pays avec les autres espèces de Cotingas ; qu'il se nourrissait
des mêmes fruits, et que souvent on le trouvait sur les mêmes
arbres que celles-ci ; qu'il nichait sur les plus élevés, et que ses pontes
étaient de quatre oeufs grisâtres. Cet oiseau est encore assez rare dans
nos cabinets d'histoire naturel le:-on en trouve cependant quatre individus
au Jardin des Plantes, à Paris ; mais ils sont tons mâles et de différents
âges. Les femelles sont encore plus rares chez nous que les mâles;
du moins n'en ai-je vu jusqu'ici que deux, dont l'une fait partie de mon
cabinet, et l'autre de celui de M. Gigot d'Orcy, à Paris.
Laët est le premier qui ait parlé de ce Cotinga , sous le nom de
Guira-Panga. Billion, dans une note sur cet oiseau, dit que le nom de
Quira-Punga, que les Sauvages du Brésil lui donnent, a beaucoup de
rapport avec celui de Guira-Punga que ces mêmes peuples donnent à
un autre Cotinga qu il nomme, lui, lAverano. Je pense que le nom de
Cotinga caroncule doit être appliqué de préférence à l'espèce dont nous
parlons, d'autant mieux qu'il la caractérise parfaitement. Nous observerons
ici que l'individu figuré comme femelle n.° 794 des planches
enluminées de BufTon est un jeune mâle et non une femelle ; car il a
la caroncule qui distingue le mille dans tous les âges, dès-lors même
qu il n'a pas encore pris les couleurs de plumage propres à son sexe.
Brisson a aussi décrit cette espèce sous le nom de Cotinga blanc du
Brésil; mais, personne jusqu'ici n'en ayant fait connaître la femelle,
les naturalistes me sauront peut-être quelque gré d'avoir donné de
celle-ci une bonne figure, et complété l'histoire de l'intéressante espèce
du Guira-Panga, mieux dit encore Cotinga caronculé.
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