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HISTOIRE NATURELLE
D E S C O T I N G A S.
IL est peu d'oiseaux sur le plumage desquels la nature ait répandu
avec autant de profusion et de goût lo cl,arme de la parure, que sur
celui des Cotingas. On voit briller sur la plupart des espèces qui composent
ce genre les couleurs les plus éclatantes, et dont l'ensemble
Offre dans nos collections la palette la mieux assortie. Le plus beau
bleu d'outremer, le violet, le carmin, le vert glacé, le pourpre et le
blanc le plus pur semblent, s'il est permis de s'exprimer ainsi, se disputer
i'i 1 envi le plaisir d'embellir ces charmants volatiles, déjà trèsintéressants
par la douceur et l'innocence de leurs moeurs. Le noir
même et des nuances de couleurs mortes viennent, en se jouant à propos
sur ces riches tableaux animés, former, par leur contraste, les
oppositions les mieux entendues, et donner ainsi, en les rehaussant,
plus de prix aux teintes les plus vives et qui ont le plus d'éclat.
Cependant tout ce magnifique et pompeux étalage, tout ce luxe de
parure n'est donné que pour un moment aux Cotingas; mais ce moment
se renouvelle tous les ans à la même époque, au printemps, au
temps des amours enfin, temps précieux pour la reproduction que la
nature commande i tous les êtres, et en faveur de laquelle son intention
se manifeste trop puissamment dans les apprêts qu'elle réserve à l'époque
intéressante fixée par elle, pour ne pas en connaître le but. Ainsi
que pour beaucoup d'autres beaux oiseaux des pajs chauds, lo temps
des amours est donc le seul de,l'année où les Cotingas se revêtissent de
leurs beaux habits , de leurs habits de noces. Ils portent en hiver un
plumage aussi simple que l'autre était riche et élégant ; ils sont même,
dans cet état, si méconnaissables, que beaucoup de naturalistes ont
non-seulement fait autant d'espèces qu'ils ont vu d'uniformes différents
parmi ces oiseaux, mais qu'ils ont souvent compris dans deux ou trois
genres les individus d'une même espèce : erreurs que nous releverons
Tome I. Iâ