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cette espèce pour sa défense; mais, loin de là, j'ai reconnu par moimême
qu il n'est à l'oiseau d'aucune utilité à cet égard, lui ayant mis
plusieurs fois la main dans le bec sans éprouver la plus légère douleur,
quoiqu'il lit tous ses efforts pour me la serrer fortement.
Cet oiseau était d'un naturel très-craintif, fuyant et se cachant dans
un coin aussitôt qu'il apercerait un être quelconque; son attitude était
toujours maussade, et son air des plusstupides. Il ne marche pas, mais
saute des deux pieds à la fois pour s'avancer d'une place à une autre.
Le seul moment où il m'a paru prendre une contenance plus assurée
était celui où on lui apportait sa nourriture : aussitôt qu'il voyait approcher
le matelot qui était chargé delà lui donner, il accourait au-devant
de 1 ui en étendanj^jL^i^les^ errouvrant son tiee : il laissait alors échapper
qu^Iquës"cris de joie, très-faibles pour un oiseau de cette taille. O n le
nourrissait ordinairement de biscuit ramolli dans l'eau, et même de
viande crue ou cuite ; il mangeait aussi du riz, des pois et des haricots
cuits, et même du lard; enfin, il semble que ces oiseaux, en général
très-voraees, s'accommodent fort bien de toute sorte de nourriture. Lui
ayant porté un jour quelques petits oiseaux que j'avais tués à la chasse,
d les dévora tous, en les avalant l'un après l'autre avec toutes leurs plumes,
après les avoir froissés longtemps dans son bec. Les matelots du
vaisseau sur lequel il avait été apporte do Java m'ont assuré qu'il chassait
les rats et les souris aussitôt qu'il en apercevait, mais que jamais il
n'avait été assez leste pour en prendre un; cependant il avalait entiers
tous ceux qu'on lui présentait. Je lui ai donné plusieurs fois des goyaves
et des bananes, mais il no parut pas se soucier de ces fruits, et ne les
mangea pas, quoiqu'il les eut pris cependant à plusieurs reprises dans
son bec ; au reste, j'ai remarqué qu'il saisissait avidement et sans distinction
tout ce qu'on lui présentait, mais que, rejetant aussitôt ce qui
n'était pas de son goût, il n'y retouchait plus. Il paraît donc certain que
ces oiseaux no sont nullement frugivores ; du moins, toutes les espèces
de Calaos que j'ai été à même d'observer en Afrique, dans leur état
naturel, ne se nourrissent absolument que d'insectes, de serpents, do
lézards, et se rabattent même sur les cadavres. Je renvoie le lecteur, à
cet égard, à mon Histoire naturelle' des Oiseaux d'Afrique, où j'entre
dans tous les détails relatifs aux moeurs des Calaos que j'ai trouvés dans