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manteau et les plumes cles recouvrements supérieurs de la queue, sont
d'un brun noir, nuancé de gris bleuâtre.
Les ailes sont d'un joli gris bleuâtre, et: sur elles se détachent séparément
les couvertures supérieures qui sont toutes de la même couleur,
et terminées chacune par une ligne noire, qui les présente comme
autant d'écaillés; cette ordonnance produit l'effet le plus agréable, quoique
la couleur de cet oiseau ne soit pas très-distinguée.
Les couvertures du dessous des ailes sont blanches ainsi qu'une
partie des barbes intérieures des grandes pennes. La face, la gorge et
tout le devant du cou jusqu'à la poitrine sont d'un blanc légèrement
nué de gris : cette couleur, qui va se fonçant toujours un peu davantage,
gagne tout le reste du dessous du corps ; c'est-à-dire que le ventre , les
côtés, et les plumes des jambes sont d'un joli gris cendré. Les couvertures
du dessous de la queue sont d'un brun marron qui se remontre un
peu au bas des jambes.
La queue, qui est plus longue que le corps, est étagée, et toutes les
pennes en sont pointues : les plus longues, celles du milieu, sont dans
leur entier de la couleur des ailes; les suivantes, dont la longueur diminue
insensiblement, ont aussi cette couleur, à leurs pointes près qui
sont blanches ; enfin, les dernières ou les plus latérales ont leurs barbes
extérieures blanches. Nous observerons que les parties du dessus de la
queue, qui sont d'un gris bleu, sont en dessous d'un noir lavé : nous observerons
encore, en terminant cette description, que les cils sont noirs,
et que les ongles, ainsi que les larges écailles des pieds, sont bruns.
Cette espèce habite l'île de Ceylan : j'en ai dans ma collection un
très-bel individu qui m'a été donné par un ollicier de la légion de
Luxembourg, qui l'a tué lui-même dans les bois des environs de Colombo,
et j'en ai vu un autre très-bien conservé dans le cabinet de
M. Raye de Breukelervyaert, à Amsterdam.
Nous regrettons de n'avoir rien à ajouter, faute de renseignements
suffisants sur les habitudes et la manière de vivre de cet oiseau, à la
simple description que nous venons d'en donner. Nous nous trouverons
malheureusement trop souvent dans le même cas, en parlant des oiseaux
dont nous n'avons pas visité le pays natal ; car les voyageurs attachent,
en général, si peu d importance à ces sortes d'observations, qu'ils croyent
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avoir tout fait lorsqu'ils nous ont apporté les dépouilles des animaux
qu'.ls ont tués en courant." Des détails sur les moeurs sont cependant
bien farts pour répandre quelque intérêt sur des êtres qui, tous plus ou
moins doués de celte portion relative d'intelligence nécessaire à leur
conservation , subviennent à leurs besoins physiques, savent échapper
aux dangers qui les environnent, remplissent enfin les fonctions auxquelles
la nature les a destinés : facultés précieuses à connaître etqu'on
ne néglige jamais qu'aux dépens de l'histoire et de la science.
Ici se termine tout ce qui est parvenu à notre connaissance sur les
espèces de Calaos des grandes Indes : nous renvoyons le lecteur à notre
Histoire-naturelle Jks oiseaux d'Afrique, où il tFSiîêrà-oeHea de ees
espèces qui appartiennent à la portion de cette partie du globe que
nous avons parcourue, car elle a aussi ses Calaos à casque et ses Calaos
non casqués, semblables à ceux dont nous venons de parler, c'est-à dire
fort différents entre eux, et formés d'espèces séparées et bien distinctes
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