86 HISTOIRE NATURELLE
LE C O T I N G A CARONCULÉ,
o u
LE GUIRA-PANGA , MALE.
N.° 39.
O n reconnaît, ,A premier coup-doeil , celte singulière espèce do
ColiD-a, à une sorte do caroncule emplumée qu'elle porte sur le front
( et non sur le bec, comme le dit Buffon ). Celte caroncule, dont la
nature est d'être musculeuse, arrondie et toute ridée, pend négligemment
et indifféremment de l'un ou de l'autre côté du bec, à sa base.
Buffon assure que l'oiseau a non-seulement la faculté de la relever,
mais que même, lorsqu'il est animé d'une passion quelconque, elle
s'enfle, s'alonge et se redresse perpendiculairement, au moyen de 1 air
qu'il y introduit par une ouverture pratiquée dans le palais, et correspondante
i. son tuyau, oit il sait le retenir. Cette erreur de Buffon est
d'autant moins étonnante, que tous les Cotingas caroncules qu'il avait
été à portée de voir avaient été préparés de manière à lui donner toutes
les apparences de la vérité. En effet, les préparateurs d'oiseaux a
Garenne, d'où l'on a tiré tous les Guira-Pangas qui se trouvent dans
nos cabinets en France, ont l'habitude de faire entrer de force, à travers
le palais et le crûne de ces oiseaux, un petit bâton ou un fil de fer
dans leur caroncule, afin de la faire tenir droite : Buffon a suppose
creuse cette partie, en attribuant à la nature ce qui n'était qu'un effet de
l'art. -T'ai vérifié par moi-même, sur un individu entier apporté de Surinam
dans de l'esprit-de-rin, et en la fendant en deux, que la caroneulc
du Guira-Panga était absolument de la nature de celle du dindon,
avec cette seule différence que celle-là est couverte de petites plumes