L E C H A U Y E.
N.° 49.
I l s'agit encore ici d'un oiseau tellement méconnu par Buffon (le premier
qui en ait parlé), qu'il l'a donné pour un Choucas, sous le nom
de Choucas-Chauve, et comme faisant le pendant de notre Freux ou
Corneille-Chauve d'Europe ; mais en remarquant cependant qu'il différait
des Choucas, en ce que ses narines n'étaient point recouvertes de
plumes, et quelles étaient placées dans un enfoncement profond do
chaque côté <ln l>eç_1_et_ea. ce qjge son bec était plus large à sa base
qu'ailleurs, et échancré sur ses bords. Il est donc vrai que cet oiseau ne
doit, comme le Col-Nu , la place qui lui est assignée dans les nomenclatures
de nos ornithologistes, qui tous ont adopté l'erreur de Bu (l'on,
qu'à la conformité qu'il a avec notre Freux par la nudité de sa tête : caractère
plus qu'équivoque, cette nudité étant certainement l'effet de
quelque habitude particulière à l'oiseau, et non un caractère qui lui ait
été donné par la nature ; car on aperçoit, lorsqu'on considère celte partie
calleuse, l'empreinte de toutes les plumes qui y auraient été insérées,
et même souvent encore les tiges de plusieurs de celles qui en auraient
été arrachées, ou que le temps y aurait usées. On observe encore que
les plumes de la tête placées au dernier rang montrent toutes à découvert
le duvet de leur base; ce qui jamais n'a lieu, lorsqu'il est de la
nature de l'oiseau d'avoir des parties nues à côté de ces plumes; car,
dans ce cas, les plumes qui touchent à la partie calleuse sont toujours
coloriées jusqu à la racine, comme celles qui avoisinent le bec, et qui
ne montrent jamais de duvet : cela est prouvé par plus de cent espèces
d'oiseaux qui ont naturellement quelques parties nues, et il suffit de
les avoir vues pour s'en convaincre. D'ailleurs, eût-il naturellement la
tète rase, notre oiseau n'appartiendrait pas plus pour cela au genre Cor-
!
B B S S S i B e t