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a quitté la livrée de l'enfance, étal où l'on ne remarque aucune différence
entre les deux sexes.
Le mâle et la (en,elle, parvenus à leur état parfait, portent un caractère
facile à saisir, et qui les distingue de toutes les autres espèces de
Cotingas connues jusqu'à ce jour : c'est qu'ils ont l'un et l'autre les grandes
couvertures du dessus des ailes étroites et roides, formant chacune
absolument une gouttière, et dont les barbes lisses et élastiques sont
toutes séparées les unes des autres; de façon que ces grandes couvertures
forment un rang de pointes roides, qui, se prolongeant sur les
pennes des ailes, s'y dessinent séparément et de la manière la plus
agréable ; car, toutes d'un pourpre foncé et à côtes blanches, elles tranchent
sur le blanc pur des pennes qu'elles croisent en s'en détachant
un peu par leur roideur.
Le Pacapaca, ayant le corps plus épais que le Quereïva, est aussi
moinssvelte que ce dernier, l i a la queue courte et carrément coupée,
les plumes latérales de celle-ci étant à peu près aussi longues que les
intermédiaires; les ailes sont amples, les pennes en étant très-largement
barbées : les plumes du corps sont aussi très-longues.
Tous ces caractères sont pour ce bel oiseau autant de traits distinclift
qui le font aisément reconnaître sous tous ses costumes, quoique
cependant celui du premier âge soit si différent de celui qu'il porte dans
l'âge mûr, qu'il serait facile de s'y méprendre, et de faire du jeune Pacapaca
une espèce séparée, d'autant plus que, clans ce premier état,
non-seulement sa couleur est totalement différente de ce qu'elle doit
devenir, mais encore que les grandes couvertures de ses ailes ne diffèrent
point de celles des autres oiseaux. Il serait donc même impossible
de le reconnaître, si on ne l'eût suivi pas à pas, comme nous l'avons fait
dans ses différentes transformations, que nous ferons connaître immédiatement
après avoir décrit le mâle et la femelle dans leur ctat parfait,
et tels qu'on les trouve représentés, de grandeur naturelle, dans nos
planches jN.°' 3 i et 32.
Le mâle est d'un pourpre foncé sur la tète, lo cou, lo manteau, le
clos, les couvertures supérieures de la queue, la poitrine et tout le devant
du corps jusqu'au ventre, ainsi que sur tout le recouvrement du
dessus des ailes : le bas-ventre, les couvertures du revers de la queue et