£>o HISTOIRE N A T U R E L LE
car elles sont funestes dans une science qui ne doit être basée que
sur des faits. Nous laissons à la connaissance augurale de nos savants
de cabinet la gloire de porter la lumière sur cette question, si toutefois
ils la jugent digne de fixer leur attention.
L E C A L A O U N I C O R NE
C e Calao, que Buflon a eu vivant à Paris, a été décrit par lui d'une
manière qui ne laisse rien à desirer; aussi me serais-je bien gardé d'en
parler après l u i , si je n'avais été à même d'en compléter l'histoire, qui
devient des plus intéressantes, en ce qu'elle prouve les grandes variations
que subissent ces oiseaux dans les différents âges par où ils passent,
et combien de fois le bec du même individu change , pour ainsi
dire, de nature, en variant ses formes à mesure qu'il grandit : ce qui ne
peut que jeter un grand jour sur la nature des Calaos en général, qui
tous bien certainement sont subordonnés aux mêmes lois.
Je me suis permis de changer le 110m de Calao du Malabar, que
Billion a donné à cette espèce, parce qu'il ne lui convient point, puisque,
se trouvant à Ceylan et sur toute la côte de Coromandcl ainsi
qu'au Malabar, et probablement dans une grande partie de l'Inde et
même aux Moluques , il n'est pas uniquement confiné au Malabar.
Ces noms de pays, joints aux noms des genres, sont en général trèsimpropres,
appliqués à une espèce, parce que nous voyons souvent la
même sorte d'oiseaux répandue d'une extrémité du globe à l'autre et
Ion sent alors combien il est absurde de voir dans un cabinet d'histoire
naturelle un coucou tué en Chine, par exemple, porter le nom de coucou
du Cjtp. Ces dénominations sont d'autant plus mauvaises, qu'elles
nuisent réellement au progrès de la science dans un point très-essentiel,
la connaissance exacte des variations que la nature impose à une