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La peau nue de la tête était pointe en violet dans l'individu de cette
espèce que j'ai vu ; reste à savoir si c'est là sa couleur naturelle lorsque
l'oiseau est vivant. Nous ne pouvons, à cet égard, trop déplorer la manie
des amateurs d'histoire naturelle, qui ont tous la mauvaise habitude de
peindre les parties nues des oiseaux de leur cabinet, sans même trop
savoir de quelle couleur elles doivent 1 etre. En ce cas, il vaudrait mieux,
je pense, les laisser dans l'état où elles se trouvent, parce qu'il serait
alors facile d'en découvrir la véritable nuance : chose devenue impossible,
lorsqu'on a couvert cette peau d'une couche épaisse de couleur
quelconque, qui, cachant les parties où de légères teintes en auraient
peut-être indiqué la nature, nous laisse, à cet égard, clans une incertitude
invincible. Revenons à la description de notre oiseau, dont cette
courte mais nécessaire digression nous a un moment écartés.
La gorge et tout le devant du cou sont couverts de plumes blanches
effilées, et dont toutes les extrémités, se détachant les unes sur les autres,
forment une sorte de fraise déchiquetée qui tombe sur la poitrine,
on chacune de leurs pointes se dessine séparément sur un fond brun,
qui, s'éclaircissant par degrés en descendant sur les parties basses, se
change en gris-brun vineux sur le ventre, les flancs, les jambes et les
couvertures du dessous de la queue. Le dos, les scapulaires, le croupion
, les couvertures du dessus et les deux pennes intermédiaires de la
queue sont d'un brun-chocolat : les petites et les grandes couvertures
des ailes, les ailes elles-mêmes sont de la même couleur, maislégèrement
frangées d'un gris bleuâtre qui est la couleur de toutes les pennes
latérales de la queue, sauf leurs extrémités qui toutes sont blanches. Les
pieds enfin et les ongles sont brunâtres.
Cet oiseau, que nous avons représenté de grandeur naturelle dans
nos planches coloriées, fait partie du cabinet de M. Raye de Breukelerwaert,
à Amsterdam. Nous ignorons non-seulement tout ce qui a
rapport à ses moeurs, mais nous ne connaissons pas même son pays
natal. Il faut donc le mettre au nombre de ces espèces inobservées que
les voyageurs éclairés n'ont point encore connues par eux-mêmes.