la queue elle-même sont d'un pourpre plus clair que le dessus du corps ;
mais tontes ces plumes ont un lustré et une fraîcheur qui, en en relevant
l'éclat, leur donnent un brillant des plus singuliers, qui les fait
paraître glacées sur cet taines parties. Les pennes des ailes, il l'exception
des trois dernières ( celles plus proches du corps et qui sont d'un pourpre
clair dans leurs parties visibles), sont toutes d'un blanc de neige:
les premières portent .une légère bordure brunâtre à leur« pointes. Le
levers de l'aile et toutes ses couvertures inférieures sont uniformément
blanches, ainsi que le fond de toutes les plumes sur tout le corps. Le
bec est d'un brun rougeâtre, les j e u x sont marron foncé, et les pieds
d'un brun noir.
Tel est le Pacapaca mâle dans son étal parfait et dans la saison des
amours. Buffon, en le décrivant, fait mention d'un trait blanchâtre
qui, passant au dessous des yeux, forme et dessine le contour de laphysionomie,
ce qui n'existe pas ; mais Billion aura probablement vu quelque
individu mutilé, ou tellement rembourré que l'écarlemcnt des plumes
de la gorge, laissant un vide entre elles, faisait apercevoir le dessous
de ces plumes, qui, étant blanc dans cette partie comme.partout ailleurs,
formait sans doute ce trait blanc dont il parle. Il se peut encore que
les premières plumes du front et du dessous de la gorge ayent, après
avoir clé dévorées par les insectes rongeurs, laissé paraître un trait
blanc formé par les racines des plumes suivantes : cela serait d'autant
moins étonnant, que c'est presque toujours par ces parties que les teignes
commencent leurs ravages, et qu'elles attaquent les oiseaux préparés
dans nos collections. Quoi qu'il en soit, il est certain que le Colinga
pourpre ou Pacapaca n'a point la face encadrée dans du blanc;
cette partie est même celle où le pourpre est généralement le plus
foncé, et tellement même que, dans plusieurs individus, il en paraît
noir à certain jour. Ce n'est pas, au reste, la première fois que les naturalistes
ont donné pour caractères spécifiques les défectuosités qu'ils
avaient trouvées dans les dépouilles d'oiseaux dégradés par les insectes
ou par des mains mal-adroites.
Au surplus, Buffon a publié une figure de ce beau Colinga , dans
ses planches enluminées, .V 279 , sous h nom de Cotinga pourpre tic
Cayenne ; cette figure est non-seulement très-mal coloriée , mais même
DU C O T I N G A - P A C A P A C A. r,9
fort mal dessinée. Celle que Brisson en a publiée dans son Ornithologie
est encore plus mauvaise pour la forme.
Edwards a donné cet oiseau pour une espèce de Manakin , et Pallas
pou. une Grive. Buffon lui donne, par abréviation, le nom dePacapnc
dans ses descriptions. Nous avons préféré, ainsi que nous l'avons déjà
d.l, de lu, laisser, sans altération, celui qu'il porte dans son pays natal
et qui, dans la langue dés naturels, est Pacapaca : ce qui peut-être exprime
sou cri, ou rappelle quelques-unes de ses habitudes.
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