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D U C O T I N G A C A R O N C U L E . 87
convexes, arrondies, roidcs, et dont les formes sont exactement les
mêmes que celles de la valve bombée des coquilles du genre des peignes
; ce qui donne à cette partie, lorqu'elle est alongée et redressée,
l'apparence de ces branches déliées de madrepore, qui sont couvertes
de petites coquilles blanches, et qu'on voit dans beaucoup de cabinets.
Nous ignorons, au reste, si l'oiseau a effectivement la faculté de redresser
sa caroncule, ou si, comme celle du dindon, elle s'alonge seulement
et pend plus bas ; car il serait possible que les muscles dont elle
est composée produisissent l'un et l'autre de ces effets. Mais ce qui est
très-certain, c'est qu'il n'y a aucune communication entre le palais et
la caroncule, qui se trouve placée précisément à la naissance du front;
il y a même dans cet endroit un petit enfoncement, et le dessus de l'os
frontal est sillonné dans toute sa longueur par une cavité qui semble
le partager en deux parties égales : ce que l'on sent très-bien en passant
seulement le doigt sur la tête de l'oiseau, et ce qui me ferait soupçonner
que cette cavité est destinée à recevoir la caroncule lorsqu'elle se relève
pour s'alonger horizontalement; d'où il suivrait qu'au lieu de se redresser
perpendiculairement dans l'action celle-ci ne ferait que se coucher
sur la tête.
Dans l'individu conservé dans l'esprit-de-vin, que j'ai examine, la
caroncule était de forme conique, longue de neuf à dix lignes sur quatre
de circonférence à sa base, et se terminait en pointe yen" la tirant, on
pouvait, aux dépens de son épaisseur, l'alonger jusqu'à près de deux
pouces. J'ai observé aussi que , dans son état naturel, les plumes implantées
dessus se touchaient, tandis qu'alongécs elles laissaient entre
elles des vides, tels qu'on les voit dans la figure que nous avons placée
à la tête de cette description. Cet oiseau a le bec plat, la bouche trèsample,
les pieds courts ; sa queue est un peu fourchue, comme celles
du Quereïva et du Cotinga bleu, quoique Buffon la dise composée de
plumes égales ; les ailes ployées n'en atteignent que le tiers de la longueur.
Quant au plumage de cette espèce, il est, dans l'état parfait,
d'une blancheur éclatante sur toutes les parties du corps : Buffon le dit
d'un blanc pur sans mélange, si on en excepte quelques teintes jaunes
sur le croupion, et quelques pennes des ailes et de la queue. Mais,
comme le mâle, dans son jeune âge, ressemble absolument, par ses