
H I S T O I RE N A T U R E L LE
huppes, les dimensions, les formes de la queue, etc., mais bien être
étudiés et rapportés aux espèces. *
On sent, par exemple, que la différence qu d y a entre le naturel
de Vai-le et celui du vautour ne saurait provenir de ce que ce dermer
n'a p i comme l'autre, des plumes sur la tête ; car l'aigle dont on aurait
dépouillé la tète de ses plumes n'en serait pas moins 1 ciseau faron-
•cho et sanguinaire que la nature destina à poursuivre, attaquer et
terrasser sa proie ; el le vautour, eût-il une crinière hérissée sur la tete
et le cou au lieu d'avoir ces parties nues , n'en serait pas motns 1 oiseau
i"-noble condamné à chercher des cadavres pour s'en repaître : c est que
la nature donna à l'un et refusa à l'autre le courage et les armes nécessaires
pour attaquer et se défendre. Je sais que ce n'est pas la la manière
dont les naturalistes en général, et particulière,nent ceux a méthodes,
envisagent les choses: s'il avait plu à la nature de bure un aigle
•', tèle rase, ou do couvrir de plumes eclle d'un vautour, il est clair
que c'eût été de sa part une méprise qu'il serait réservé à la méthode
de réparer, car u n savant ne se donne pas la peine de faire gratuitement
un système bien méthodique, dont la nécessité est si généralement reconnue.
Quoi qu'il en soit, nous osons rétablir le Col-Nu parmi les Cotingas
; et, s'il n'est point un Cotinga pour ceux qui ne voudront pas lo
reconnaître, il en sera du moins un pour la nature.
Buffon est le premier qui ait parlé de l'espèce dont nous faisons lo
sujet de cet article, sous le nom de Col-Nu (pic nous lui conservons:
il avoue que cet oiseau diffère à plusieurs égards des Choucas, et qu'il
a le bec fort large à sa base ; mais il ne l'en place pas moins à la suite
de ces derniers, et tous les nomenclateurs qui ont écrit après lui de le
réunir aux Choucas, genre d'où l'on vient enfin de le tirer pour en
faire un (iracule , et le transporter parmi les oiseaux qui ont une partie
de la tète ou du cou nue. Mais presque tons les oiseaux qui, adultes,
ont une partie quelconque nue avaient . . lté même partie empluméc
dans leur jeunesse: il doit donc nécessairement arriver que deux oiseaux
d'une même espèce, considérés dans deux âges différents, n'appartiendront
plus au même genre; et voilà l'inconvénient que les méthodes
ont toujours eu, quoiqu'elles n'aient été imaginées que pour éviter les
confusions....
1 )U C O L - N U. J O3
Le C o l - N u est un peu plus gros que notre Choucas; il a le corps
massif et très-fourni en chair : il est très-bien caractérisé parla nudité
des côtés de son cou, sur lesquels on aperçoit seulement quelques plumes
isolées. Le dessus de la tête, le derrière du cou et la gorge sont
couverts de petites plumes serrées qui imitent un beau velours noir. Les
bordures extérieures des pennes du milieu des ailes , les dernières pennes
de celles-ci et toutes leurs couvertures sont d'un gris bleuâtre : les
grandes pennes alaires et celles de la queue sont d'un noir à reflet
bleuâtre. Le reste du plumage, le bec et les pieds sont noirs, et les yeux
d'un rouge brun. Directement au dessous de ceux-ci on remarque un
carré de peau nue et jaune, qui relève singulièrement la physionomie
de l'oiseau.