
PE TI VER et Willughby sont les premiers qui ayent parle de ce grand
Calao des Indes; Brisson en a donné une description, d'après eux,
sous le nom de Calao des Philippines, que Buffon a copiée aussi; mais,
les premiers n'ayant figuré que son bec , nous ne connaissions aucune
figure de l'oiseau lui-même.
Nous lui laissons le nom de Bicorne que Gmelin lui a conservé,
parce qu'il lui convient à tous égards, par le prolongement des deux
côtés du casque, qui, s'étendant en avant, lui forment deux cornes
qui s'avancent sur le bec. Ce dernier ne donne à l'oiseau que la grosseur
d'une poule, et Brisson et Bullon celle d'un dindon femelle, ce
qui est assurément bien différent; à la vérité, aucun de ces auteurs
n'avait vu l'espèce en nature. Ayant été plus heureux, nous en donnerons
le portrait et une description exacte.
Cet oiseau est de la taille d'un dindon femelle, quant à sa longueur,
mais il n'est pas si gros, étant plus svelte; il a trente-deux pouces de
longueur totale prise du haut de la tête à la pointe de la queue, qui
seule a plus d'un pied, et les ailes pliées s'étendent un peu au-delà du
tiers de la longueur de la queue; le bec, qui est fort long, a, depuis
le haut du derrière du casque à sa pointe, près d'un pied de long;
les mandibules seules ont plus de neuf pouces de longueur et quatre
d'épaisseur, et, avec la hauteur du casque, environ six pouces; la lonn
ueur du casque seul est d'un demi-pied, son épaisseur est de deux
pouces, et sa largeur de quatre pouces ; les mandibules et le casque
sont d'un jaune d'ocre, mais les premières sont noires à leur base; on
remarque seulement à la pointe du bec une teinte rougeâtre, qui, peutêtre
, dans l'oiseau vivant, est plus étendue et plus prononcée, d'autant