d’évacuer le Chili, laissent à |ieine entrevoir ce qu’elle était dans
uu temps j)lus prospère. Chaque pas uous offrait des jardins
entourés de débris, des maisons dévastées. En arrivant sur la
grande place, les édifices que nous y aperçûmes jiréseutaient
la même désolation. D’un côté, la cathédrale et le palais de
l’évéque étaient encore debout, mais sans to its , et les pans de
leurs murs en jtartie renversés ; de l’autre, on voyait des maisons
où le fer et la flamme avaient occasionné d’affreux ravages. Les
nouveaux cou([uérauts n’ont pas encore joui d’un calme assez
parfait pour pouvoir réparer les désastres de cette v ille , dont
plusieurs quartiers n ’offrent plus aujourd’hui que des décombres.
De la Coucepcion on aperçoit le fort San-Pedro, construit
ancieimemeiit par les Espagnols, sur la rive méridionale du
Bio-Bio dont il défend le passage plus guéable en cet endroit
qu’en aucune autre partie de son cours. Ce fleuve, célèbre
par les nombreuses agressions qui ont eu lieu sur ses rives
entre les Espagnols et les Araucaniens, prend sa source dans
la cordillère des Andes, auprès de Santa-Barbara, et se jette à
la mer à l’extrémité Sud de la presqu’île de Talcahuano. Sa
largeur varie entre un et deux milles, ses eaux sont excellentes ;
mais il est obstrué par des bancs de gravier et par des récifs,
et il a d’ailleurs si peu de profondeur qu’ou ne peut y naviguer
qu’avec des bateaux plats.
CHAPITRE VIIL
O B SER VATION S FA ITE S DANS L A TR A V ER SÉ E DU CHILI AU
PÉROU E T DURANT L A RELACHE AU C A L L A O DE LIMA.
Nous mimes sous voiles de Talcahuano, le i 3 février, après
avoir reçu du général Freire et des habitants de la Concepcion
des preuves d’une rare bienveillance. Un temps magnifique
favorisa notre sortie de la b a ie , d’où nous dirigeâmes notre
route vers le Pérou. Les vents du S .E . qui dominent sur la
côte du Chili dans cette saison, et des courants portant presque
sans interruption au N. N. O. avec une vitesse moyenne de dix
;i douze milles par jour, nous mirent bientôt en vue des côtes
escarpées de la baie de Pisco, dout nous désirions faire dépendre
la position géographique de celle de Talcahuano où
nous venions de régler nos montres, et de celle du Callao de
Lima où nous allions les rectifier.
La montre n" ôoya de Breguet, employée à la mer depuis
notre départ du Brésil, est encore celle dont uous avons fait
usage dans cette dernière traversée.
FcM'ier
1823.
IL E S S IT U E E S A L E N T R E E D E L A B A IE D E P ISC O .
Le a 3, à sept heures du matin, nous reconnûmes le Morro
Lechuza, qui forme la partie méridionale de cette baie. Peu