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M, Givry a inséré dans les additions a la Connaissance des
temps pour 1827, un excellent mémoire dans lequel il discute
les observations faites par M. Lartigu e, officier de la marine,
embarqué sur la frégate de S. M. la Clorinde. D’après ce mémoire,
les observations de M. I.artigue, faites le 21 septembre
1821, près de l’ile de la Trinidad, placent la pointe orientale de
cette île, p a r .................................................................3 i° 4 ' ï8 O.,
ce qui, avec les déterminations des capitaines Flinders et
Haywood, donne un grand degré de certitude aux longitudes
([ue nous avons adoptées ci-dessus.
Nous nous dispenserons de citer le résultat que Malaspina a
obtenu en 1789, parce qu’il nous semble que ses observations
ont été faites à une trop grande distance des iles dont il s agit ‘ .
R EM A R Q U E S SU R CES ÎL E S .
Les Martin-Vaz sont des rochers élevés, d’une nudité repoussante
; ils gisent au nombre de tro is , à peu de distance 1 un de
l’autre, dans une direction Nord et Sud. Le plus grand est trés-
rapproché de celui du Nord ; mais entre le premier et le rocher
méridional, il y a un canal de deux milles de largeur.
L ’ile de la Trinidad, située à neuf lieues daus l’Ouest des Martin
-V az , est une terre haute, que l’on peut apercevoir, par un
temps clair, à seize ou dix-huit lieues 'de distance ; elle est en
général rocailleuse et stérile : néanmoins quelques arbrisseaux
couronnent les hauteurs, et princijialement la partie méridionale.
La mer brise partout avec force sur le rivage, qui est couvert
de rochers. On y remarque dès mornes d’un difficile accès,
' Memorias sobre las observaciones h e ch a s p o r los navigantes españoles en
distintos lugares d e l g lo b o , e tc ., ordenadas por D. José Espinosa y T e llo , etc.
Madrid, i8 o g . Vol. I , 2® Mémoire, p. 19 et suiv.
sur le sommet desquels s’élèvent plusieurs arbres à tige élancée,
et d’ori s’échappent plusieurs petits ruisseaux dont le plus propre
à servir d’aiguade paraît être celui qui va se jeter dans l ’anse du
N.E.
Ces iles, situées sur un même parallèle dans l’espace de mer
compris entre l’Afrique et l’Amérique, se trouvant sur la route
des navires destinés, soit pour la partie'méridionale de ce dernier
continent, soit pour les Indes Orientales, ont, depuis les
premières explorations, toujours servi de point de reconnaissance
aux navigateurs.
Leur position géographique ayant été déterminée, dans le
principe, avec les méthodes inexactes des anciens temps, on vit
bientôt paraître à cent lieues plus à fo u e s t une autre ile, qui,
sous le nom d’Ascensào, a , pendant trois siècles, été fobjet
des recherches des explorateurs, et q u i, figurant encore aujourd’hui
sur quelques cartes, a failli, il y a peu d’années, devenir
funeste au capitaine Devaux, qui, comptant sur son existence,
et la regardant comme uu dernier re fu ge , se dirigea vers elle
avec un navire incendié ¡lar le vitriol Les routes sans nombre
I C ’est une doctrine généralement admise par les hydrographes de ne point effacer
des cartes les îles viles par les anciens navigateurs, quoiqu’elles n’aient point été retrouvées,
par la raison que lles éveillent l’attention des marins qui parcourent les
parages où elles sont figurées. Cependant peu s’en est fallu que l’hypothèse de l’existence
de l’A scensào ne procluisît le malheur que ce système semble devoir prévenir.
Eu 18 1 7 , M. D evau x, capitaine du brick marchand la je u n e S o p h ie , destiné pour
l’Ile Bourbon, v it se manifester à son bord un incendie causé par deux caisses d’huile
de vitriol embarquées à son insu. Après avoir atteint l’île de la Trinidad, persuadé
([ue le feu n’avait fait que peu de progrès, daus l’espérance de sauver la ca rg aison,
il continua sa route vers Rio-Janeiro, en se dirigeant sur l’A scensào comme point de
sauvetage .à tout événement. Il était déjà à qu.atorze lieues sous le vent de la Trinidad,
lo rsq u e , par un bonheur In ouï, l’inspection des chevilles des haubans, devenues
presque rouges, lui fit ju g er qu’ il y avait beaucoup de risques à aller plus lo in , et
il remit de suite le cap sur cette île , où il arriva juste à temps pour je ter son navire
brûlé à la còte, et sauver ainsi l’équipage et les passagers du danger imminent dont
Octobre
I8ÎS,