Sc|,iüii,i),(! et prévenir les indispositions qui auraient pu en résulter, nous
limes installer les baignoires, de manière que l'équipage prit
des bains journaliers, sous la surveillance de MM. Garnot et
Lesson, qui apportèrent à cet objet une attention particulière.
Nous mimes le vin pris à Ténériffe en consommation de préférence
à l’eau-de-vie. Nous prîmes aussi toutes les mesures propres
à priver fintérieur du bâtiment de l’extrême humidité particulière
aux mers équatoriales ; et, comme le feu est un desmoyens
les plus actifs pour purifier l’air altéré des navires, nous reconnûmes
avec satisfaction que la cuisine et le fou r, que nous
avions fait [jlacer dans fentre-jjont de la corvette, remplissaient
parfaitement cette condition de salubrité, spécialement
recommandée dans l’hygiène navale de M. Keraudreu.
Le 21 septembre, quoique uous fussions â cinquante lieues
au sud de l’ile Saint-Yago, et â plus de cent quarante lieues de
la côte d’Afrique , nous vîmes riiirondelle des cheminées et une
tourterelle, qui vinrent voltiger autour de la corvette. M. de
Humboldt cite l’apparition de l’iiirondelle des cheminées â quarante
lieues à l’E. de Madère; et M. de La Billardière, dans le
voyage de d’Eutrccasteaux, eu vit également une à soixante
lieues de distance du Cap Blanc.
Les vents de S. O. et de S. S. O. qui ont succédé aux vents
alizés et qui se sont fait sentir dès le treizième degré de latitude
Nord, nous ont constamment contrariés jusqu’au 20 septembre
que nous avons atteint la latitude de 5° N. Pendant la durée de
CCS vents, c’est-à-dire dans toute la largeur de la zone des vents
variables au Nord de l’équateur, le ciel a toujours été pluvieux ,
et les courants n’ont cessé de nous porter â l’E. Mais du moment
où les vents généraux du S.E. ont prévalu, le ciel est devenu
c la ir , les courants ont changé de direction, et nous sommes
parvenus, sans perte de temps et sans cire trop contrariés par
les calmes, à atteindre la ligne équinoxiale, que nous avons
cou])ée, le 2.4, par 25° 10' o " de longitude Ouest.
Nous avions sondé, les jours précédents, sur la position Sn’"'«'»''-
assignee a la vigie française, et aux brisans vus en 1700; mais
nous n’eûmes pas le fond à cent trente et cent cinquante brasses
de profondeur. C'est avec aussi peu de succès, qu’à l’époque
de notre retour en France, en 1825, nous cliercbàmes de
nouveau à reconnaître ces écueils ; il en lYit de même de la petite
ile de sable, jilacée sous l’équateur, que nous ne trouvâmes
point entre 21 et 22“ de longitude occidentale, position qui lui
est assignée dans les cartes françaises.
Le même jou r, nous eûmes l’occasion de nous assurer ¡lar
une expérience faite avec soin, que les masses de fer contenues
dans la corvette n’influaient pas d’une manière sensible sur
l’aiguille aimantée, placée au milieu du gaillard d’arrière, où
nous observions journellement quelques-uns des principaux
phénomènes du magnétisme terrestre. Nous rendu
compte de cette expérience à la page 34 du chapitre précédent.
Un veut d’E. frais et constant, une température agréable,
uue mer aussi unie que dans le port le mieux abrité , tout enfin
semblait ¡irotéger notre entrée dans l’hémisphère austral que
nous saluâmes de onze coiqjs de canon. Nous vîmes aussi avec
plaisir que l’équi])age avait fait de grands préparatifs pour
célébrer cette journée selon les rites accoutumés. Une chanson
analogue â la circonstance composée par M. Bérard, et trois
doubles rations, ont animé cette fête que les chants et la danse
ont prolongée bien avant dans la nuit.
Le lendemain, 2 5 , nous traversâmes des bandes de courants
dans lesquelles nous vîmes de nombreuses troujres de poisons
volants, des tortues, une immense quantité de physales et de
vélellcs. Nous vîmes aussi passer le long du bord des paqiiets
jaunâtres, gélatineux et épais, sc tenant presque â fieiir d'eau.
Deux petits filets établis â la traîne du bâtiment nous livraient
ces curieuses ¡jroductions de la mer, que M. Lessou s empres