coupures ou criques entourées de récifs et séparées par des
pointes basses et avancées, d’où se détachent des dots et des
écueils qui servent d’asile aux mammifères amphibies qui ¡leu-
plent ces rivages. Les faibles traces de végétation que l’on découvre
sur le pourtour des rives comme sur le sommet des
montagnes ¡jorteut l'emprelute de la stérilité. Enfin, de quelque
point que la vue embrasse l’étendue des terres, elle reste
frappée d’une monotonie accablante; et partout un horizon
sombre, une infertilité désolante, viennent jeter daus l’ame de
l’observateur une tristesse profonde.
L ’ile orientale ou Conti a soixante-dix-huit milles dti IN. L.
au S .O . , et quarante-cinq dans sa plus grande largeur. L’Ile
Falkland est plus grande, elle peut avoir cent milles de l’E.
il r o . , et soixante-dix milles du N. au S. Le détroit qui les séjjare,
quoique semé de beaucoup d’ilots, est navigable pour les bâtiments
de tout port.
Située à l’extrémité E. de file Conti, la baie Française, appelée
|>ar les Espagnols baie de la Soledad, et par les Anglais Ber-
keley-Sounil, a quinze milles d’étendue dans sa plus grande
jn-ofondeur sur une largeur de quatre milles environ. La pointe
N.E. de l’entrée est terminée par une chaîne de récifs (pii se
dirige dans l'E. vers la roche sous-marine sur laquelle la corvette
de S. M. ÏUrnnie fit naufrage eu février 1820. Cette roche dangereuse
est â environ un demi-mille au large de l’extrémité des
récifs dont elle est le jjrolongement. Sur la côte opposée est la
petite ile aux Cochons, dénomination qu’elle a reçue de l’espèce
d’animaux (|ui la peuplent. Aujirès de cette ile l ’on remarque
deux bancs de roches, entre lesquels est un canal où fo u ne
trouve cpie 7 ii 10 brasses d’eau. La baie proprement dite s’étend
depuis l’entrée justju’aux îles aux Pingoins et aux Loups-Mariiis.
Le vaste bassin , dans le(|uel on jiarvicriL après avoir passé entre
ces deux iles , a reçu particulièrement la dénomination de rade x'ovonbn
Saint-Louis '. ,,, “ , D u ccm b ru
La baie est ouverte aux vents d’E. qui soufflent quelquefois
avec violence durant l’h iver, et le mouillage n’y est pas d’une très-
bonne tenue ; l’on ne trouve par 19 et 20 brasses que du gravier
mêlé â des coquilles brisées; par 8 et 10 brasses le fond est
presque généralement couvert de fucus, dout les racines, peu
adhérentes an so l, empêchent les ancres de mordre et les exposent
souvent â chasser. La rade de Saint-Louis, qui est la partie
la plus reculée de cette baie, offre , au contraire, toutes les ga ranties
désirables pour un excellent mouillage; elle est abritée de
tous les v ents, et son fond ne présente, sous 4 et 6 brasses d’eau,
<|u’une couche épaisse de vase d’une ténacité remarquable. Les
diverses aiguades et les plages nombreuses (jui garnissent les
rives de cette rade sont d’un accès fa c ile , et le carénage des
navires pourrait très-bien s’opérer dans le Port-Duperrey, dont
l ’ouverture aboutit â sa partie méridionale. Sur les bords de
l’anse Saint-Louis, où nous dressâmes nos tentes durant notre
relâche, 011 voit encore les ruines de l’ancienne colonie, qui
servent aujourd’hui d’abri aux animaux domestiques importés
tour-;i-tour par les Français et par les Es|iagnols, et qui, devenus
sauvages, ont jieuplé cette partie de file dans une progression
étonnante.
La couche de tourbe tpii recouvre partout le terrain semble
opposer uu obstacle invincible à la propagation des plantes
exoti(|ucs ; mais si la nature a refusé â cette contrée les végétaux
essentiellement propres à la nourriture de rbomme, elle la du
moins dotée avec une sorte de luxe en graminées, qui offrent
aux animaux des pâturages abondants. Aussi les chevaux, les
boeufs, les cochons et les lapins, répandus en tribus nom-
' V oyez dans l’atla.s iiydrographiqiic du voyage de la corvette è , le
de la baie Française que nous avons levé en i8 a o .
plan