§ IV.
O B S E R V A T IO N S M É T É O R O L O G I Q U E S .
Durant notre séjour dans la baie de la Concepcion, les vents
ont régné de bipartie du S. au S. O. Ils fraicbissaient pendant le
jour et demeuraient calmes la nuit. Le ciel n'a été obscurci que
deux fois vingt-quatre heures avec des brises du Nord qui furent
modérées, quoique le temps eût une apparence orageuse, et
c|ue les terres fussent couvertes d’uiie brume très-épaisse. Ces
vents que l’on redoute au mouillage de Talcahuano comme à
celui de Valparaiso, ne sont à craindre que de mai en octobre ,
époque de l’hiver et des pluies dans ces régions.
La température de l’e au , mesurée à la surface de la m e r ,
s'est maintenue constante entre 12 et i4°, la nuit comme le
jou r, mais celle de l’air a toujours subi une variation considérable
; le thermomètre indiquait i 3°la nuit et s’élevait dans
le jour à 18 et 20", et quelquefois jusqu’à 23 vers deux ou trois
heures de l ’après-midi. La nuit, la rosée était tellement abondante
que dans l’intérieur de la corvette, elle portait l’aiguille
de riiygromètre de Saussure à 106°, de g 3 qu elle indiquait dans
ie courant de la journée.
V.
R E M A R Q U E S S U R L A B A I E D E L A C O N C E P C I O N .
La baie de la Concepcion, reconnue pour la première fois,
en 1543, par Juan Bautista de Pastenes, pendant que Pedro de
Valdivia faisait la conquête du Chili, parait être la plus vaste et
la plus commode de toute la côte occidentale de la partie de l’Amérique
que baigne le Grand-Océan Austral. Elle est ouverte aux
vents du Nord et comprise entre la côte du continent et la
jiresqu’ile de Talcalmano qui forme sa bande occidentale. Sa
plus grande longueur, dans le sens du m éridien, depuis la pointe
N. de l ’île. Quiriquina justpfà l’entrée du Rio Andallen, est de
huit milles environ, et sa largeur varie entre quatre et cinq
milles. L ’ile Quiriquina , dirigée parallèlement à la presqu’île ,
partage l'entrée de cette baie en deux passes d’inégales largeurs.
Les bâtiments de toutes dimensions peuvent jiénétrer dans la
baie par l ’une ou l’autre de ces passes; mais la plus fréquentée,
comme ue présentant aucun danger, est celle de l’E st, dont
l ’étendue entre file et la pointe Lobería qui appartient au continent
est d’environ un mille et tiers. La passe de l ’O . , eu égard
au banc de roches qui s’étend beaucoup au large de la pres-
u’ile , n’a pas ])lus d’un demi-mille , quoiqu’elle paraisse avoir
le la baie est très-
le double de cette étendue. La navig»ation
fac ile , c,ar daus le cas même où
’011 serait surpris par des vents
contraires ou par des calmes, l’on pourrait mouiller provisoirement
p a r to u t, sur un excellent fond de vase, depuis l’entrée
où la sonde rapporte de 20 â 25 brasses, jusqu’à la partie méridionale
où l’on ne trouve plus que 5 et 6 brasses d’eau. Pour éviter
les seuls inconvénients que présente cette baie, lorsqu’on est dans
le cas de louvoyer pour atteindre le mouillage de Talcahuano,
il suffit de ne point s’avancer au sud de la ligue que l’on peut
imaginer entre le fort Galvez et les ruines de Penco. Les petits
liâtiments peuvent seuls dépasser cette ligne, et la sonde jetée
sur uu fond qui monte graduellement leur indiquera d’ailleura
cette limite â laquelle ils devront s’arrêter.
Autrefois les navires séjournaient dans l’anse de Penco, au
fond de la partie S .E . de la baie; mais depuis 1764, que les
habitants ont définitivement abandonné cette ville tro]) souvent
détruite par les tremhlemcnts de terre et les inondations , et
Février
1823.