Aolit.
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Le courant général, enchâssé, pour ainsi d ire , entre ces deux
bandes de courants alternatifs , n'a tout au plus que sept milles
de largeur cutre les villes de Gibraltar et de Coûta, trois milles
;i la hauteur de file de Tarifa , et dix milles environ entre le cap
Spartel et la tour de Trafalgar, d’où il s’élargit indéfiniment.
Telles sont du moins les dimensions que John Seller lui a assi-
.o-nées en 16 7 7 , que D. Vincent Tofiiio a reproduites en 1786,
â que MM. Elzéar Ollivier , officier de la marine royale , Igna-
tius Reyner, pilote de la goélette de S. M. B. le Pacifico , ainsi
que D. Luyando et D. Cerquero, officiers de la marine espagnole
, paraissent avoir constatées, à quelques modifications
près, en 1826.
Pour avoir la vitesse de ce courant aussi exactement que possible,
nous nous sommes tenus précisément au milieu de ses limites
latérales, et l’ayant parcouru dans toute sa longueur, entre
cinq et onze heures du so ir, le 20 a o û t, époque de la nouvelle
lune , nous avons déduit de la mesure du sillage de la corvette
et des relèvements faits sur les principaux points des terres eii-
-^roimantes, qu’entre Gibraltar et Tar ifa , le courant portait à
l’Est en inclinant un peu vers le Sud, à raison de i “ ',4 6 par
heure, et qu’entre Tarifa et le méridien de T ra fa lgar , sa
vitesse, dans la même direction , se réduisait a o“ ’,58 par heure.
Lorsque , en iS a S , nous avons opéré notre retour en France,
nous avons eu , de nouveau, l’occasion de mesurer la vitesse de
ce courant, dans lequel nous sommes restés toute la journée du
11 mars. Le vent était encore à l’Est comme au départ, mais
cette fois uous étions à l ’époque du dernier quartier de la lune,
et dans cette circonstance , quoique différente de la première,
nous avons néanmoins trouvé qu’entre Gibraltar et Tarifa la
vitesse du courant était de i “ ', 54 par heure, et quelle était de
0"', 54 , dans le même intervalle de temps, entre Tarifa et le
méridien de Trafalgar ; résultats, qui étant comparés à ceux
que nous avons ¡jrésentés ci-dessus, semblent déjà faire pressentir
qu’il pourrait exister uue certaine régularité dans la
cause qui précipite sans interruption les eaux de l’Océan dans
la Méditerranée.
I.e 21 août, dans la matinée, nous perdîmes de vue l’entrée
du détroit que l ’on distinguait à peine, tant la brume qui s’étendait
sur les terres, depuis le lever du soleil, était épais,se. Les
jours suivants nous n’çûmes que des brises légères et variables
peu favorables à la route; mais lorsque nous eûmes atteint le
parallèle de 34° de latitude Nord, nous trouvâmes les vents
alizés du N. E. et des courants portant au S. S. O. à raison de
quinze à vingt milles par jou r, qui nous conduisirent jusqu’aux
iles Canaries.
Aoû t
1822.
R E L A C H E A T E N E R IF F E .
Le 28, à cinq heures du matin, uous aperçûmes l’île de
Ténériffe, et à onze heures nous laissâmes tomber l’ancre
devant la ville de Santa-Cruz, à une petite distance du môle,
par dix-liuit brasses fond de sable noir.
Notre intention eu relàchaut à Ténériffe, était d’y régler les
montres et d’en déduire la longitude du bout du môle de Santa-
Cruz, en combinant lem- nouvelle marche diurne avec celle
qui avait été observée à Toulon. Mais nous venions de parcourir
une partie de la Méditerranée, la fièvre jaune exerçait
ses ravages en Espagne , et l’on discutait beaucoup à cette époque
sur la contagion présumée de cette maladie. Dans le d oute ,
la commission sanitaire et les autorités de la ville crurent
devoir nous imposer une quarantaine tellement rigoureuse, que
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