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avolsiiicnt l’entrée du Rio de la Plata. Ces couches que l’on
n’a point encore étudiées, présenteront sans doute un mélange
sino'uiler de matières de nature bien difl'éreute',O ' car les unes
pourront avoir appartenu aux régions des tropiques d’où les
eaux du fleuve les auront transportées, tandis que les autres
auront été détachées des régions australes par les courants de
l’Océan qu i, après s’être dirigés du pôle antarctique vers l’équa-
leur, entre l’Afrique et l’Amérique, finissent jiar se porter à
fO. S.O. en inclinant vers la partie méridionale de ce dernier
continent.
§ II.
R O U T E V E R S L E S ÎL E S M A L O U IN E S .
Le i 4 novembre, nous atteignîmes le 44'” degré de latitude
Sud, Le vent d’E . , <|ui nous avait accompagnés jusqu’a lors, fut
remplacé j)ar des brises d’O . , et ce fut avec ces dernières que
nous arrivâmes aux îles Malouines.
Dans ce trajet le temps s’est maintenu très-beau, mais plus
nous avancions dans le S u d , plus la rosée devenait abondante
|)endant la durée des nuits, tellement, que lorsque le ciel était
très-pur, nous pouvions la comparer à une pluie fine et continuelle.
Le 15 , nous naviguâmes sur la position assignée à file Pepys
(pte plusieurs navigateurs célèbres, notamment Byron et Bou-
gainville, se seraient épargné la peine de chercher, s’ils avaient
fait attention (¡ne Cowley, qui dit l’avoir découverte en 1684,
était embarqué à cette époque avec G. Dampier, dont la relation
fait suffisamment connaître (jue les terres qu’ils ont l ’un et
l'autre ajjerçiies dans ces parages ne sont autre chose que les
îles Sebald de Wecrd.
Le 17, à trois heures d u so ir, nous vimes très-distinctement Novembre
toute la côte Nord de l’ile Conti ou de la Soledad, qui est la plus
orientale des îles Malouines. A sept heures, nous reconnûmes
la longue chaîne de roches qui s’étend au large de la pointe de
la Barra, et nous vimes même briser la mer sur la roche sous-
marine qui occasionna la perte de la corvette XUranie. Nous
fîmes route de manière à passer à deux milles de ce danger pour
nous rendre dans la baie Française, où nous avions l’intention
de relâcher; mais le vent s’étant fixé à dix heures à l ’O . , nous
empêcha d’en atteindre l’entrée, et nous fûmes obligés de passer
la nuit en panne. En attendant le jou r, nous sondâmes diverses
fois à six ou huit milles de la côte, et nous trouvâmes successivement
60, 65 et 86 brasses, fond de gravier gris et de fragments
de coquilles.
Le 18, à la pointe du jo u r , les terres étaient extrêmement
embrumées, néanmoins nous reconnûmes quelcpies points de
la c ô te , dont les relèvemen ts nous firent remarquer que les
courants nous avaient portés au Sud pendant la nuit. Nous étions
en effet vis-à-vis le havre de Choiseul. Nous louvoyâmes pour
gagner la baie Française, et le vent s'étant établi a uN . N. O .,
vers sept heures, nous entrâmes dans cette baie en rangeant
le plus possible la pointe de f Aigle, dans l ’espérance de pouvoir
mouiller à la bordée daus la rade de Saiut-Louis. Mais parvenus
devant l’anse Chabot, le vent passa au N .ü . avec des rafales si
pesantes cpi’il nous força de laisser tomber fancre au milieu de
la baie en attendant c[u’il devint plus favorable.
Le 20, cpioique le tenqjs fût encore chargé, une légère brise
du Nord nous ¡lermit d’appareiller; mais à l’instant même où
l’ancre venait d’être déraijée, de fortes rafales, accompagnées
de pluies, nous assaillirent de nouveau. Nous continuâmes toutefois
à mettre sons voiles, déterminés â abandonner cette relâche,
dans le cas où il nous serait impossible d’atteindre un