de ces deux relèvements on déduit, avec beaucoup de certitude,
la déclinaison de l’aiguille aimantée. Il est évident que si l’on
répète plusieurs fois chaque jour ces observations simultanées
lorsque les circonstances sont favorables pour obtenir avec précision
le relèvement astronomique, on connaîtra très-exactement
la déclinaison de l’aiguille aimantée, et les relèvements
que l’on fera avec la boussole dans les instants du jour où l’observation
du relèvement astronomique ne doit pas être faite ,
auront presque autant d’exactitude que ce dernier, surtout si
l’on a l’attention de laisser toujours la boussole dans le lieu où
elle était placée lorsqu’on a observé la déclinaison de l’aiguille
aimantée, et si fo u veille soigneusement à ce que la distribution
des matières ferrugineuses disposées dans les parties du
vaisseau qui environnent la boussole ne change en aucune
manière à son égard.
C’est en faisant habilement usage de ces procédés et de
quelques autres encore qu’il serait trop long d’énumérer i c i ,
que dans l’expédition du contre-amiral d’Eutrccasteaux, à la
recbercbe de La Perouse, M. Beautemps-Beaupré a levé des cartes
, dont la précision est infiniment supérieure à celle de toutes
les cartes hydrographiques C[ui avaient été dressées jusqu’à cette
époque : ces beaux travaux sont deveuus le type de tous ceux
du même genre que les Français ont exécutés depuis.
Le but que l’on se propose, en faisant sur quelques points
de la route du vaisseau, des groupes de relèvements sur les
objets terrestres qui s’offrent à la vue , est de p la ce r , sur la
ca r te , tous les objets qui ont été relevés dans la situation où
ils se trouvent les uns à fégard des autres sur la surface du
globe. Les relèvements lien t, si l’on peut s’exprimer ainsi,
les points principaux des côtes avec la trace de la route, et il
résulte de cette dépendance que les observations astrouomiques
(|ue l’on fait à bord du vaisseau pour fixer sa position, peuvent
servir en même temps à déterminer la position géographique des
objets terrestres. Pour obtenir ce résultat, il faut rapporter,
sur le châssis de la carte , dressé d’après le principe des cartes
réduites, toutes les circonstances de la route et les relèvements
qui ont été observés ; mais comme il est presque impossible de
réussir au premier essai dans la combinaison des relèvements
avec les résultats des observations astronomiques qui servent
â corriger les erreurs commises par l’estime de la direction et
de la longueur du chemin parcouru, il convient d’exécuter ce
travail graphiquement ; on a , par ce moyen, sous les yeux ,
l’ensemble de toutes les opérations que l’on fa i t , et l’on peut
saisir plus facilement la marche qu’il faut suivre pour arriver
au résultat qu’on ne pourrait le faire en employant tout autre
moyen.
Les relèvements que nous avons fait concourir ainsi à la
position géographique et à la configuration des terres qui ont
été reconnues pendant le voyag e , ont été tracées sur la projection
de Mercator, dans la supposition qu’ils devaient y être
représentés par des lignes droites ; mais, quoique ce procédé
soit généralement adopté, il n’est pourtant applicable qu’aux
relèvements faits daus lés régions voisines de l’équateur, et si
nous avions à recommencer notre trav ail, nous prendrions en
considération le principe que notre am i, M. G iv r y , développe
dans la note suivante dont il a bien voulu enrichir notre ouvrage.
ISote relative h la construction des relèvements sur la carte
réduite; par M. Givry , ingénieur hydrographe de la marine.
« On avait toujours, en construisant les cartes, considéré
les lignes de relèvements comme susceptibles d’étre développées
jiar des lignes droites, sur la projection des cartes réduites;